Filtrer
Support
Éditeurs
- Liana Levi (11)
- 10/18 (7)
- GINKGO (6)
- Esprit Des Peninsules (4)
- L'Age D'Homme (4)
- Les Presses de la Cité (4)
- Noir sur Blanc (3)
- Actes Sud (2)
- L'Arbre Vengeur (2)
- BALLAND (1)
- Flammarion (1)
- Le Temps Des Cerises (1)
- Les Lapidaires (1)
- Les presses du réel (1)
- Libretto (1)
- Louison (1)
- Rivages (1)
- Solin (1)
- Viviane Hamy (1)
Langues
Prix
PAUL LEQUESNE
-
Une douce brise souffle sur Kiev, en ce mois d'avril 1919. Pourtant, l'époque est à l'anxiété, au danger et à la faim. La population est soumise aux décrets promulgués quotidiennement par le nouveau pouvoir bolchevique, que le jeune Samson, membre de la milice, est chargé de faire respecter. Mais celui interdisant tout commerce de viande a du mal à passer. Difficile de résister à des pirojki aux abats vendus sous le manteau au Marché juif quand le régime quotidien se compose de fade gruau d'avoine ! Samson ne le sait que trop bien. Difficile aussi de se promener fièrement au bras de sa tendre amie sans se faire remarquer par les agents de la Tchéka. Sans parler des risques qu'il y a à errer, la nuit, aux abords de la gare où règnent les agents sans scrupules de la puissante direction des chemins de fer...
-
Dans un petit village abandonné de la «zone grise», coincé entre armée ukrainienne et séparatistes prorusses, vivent deux laissés-pour-compte: Sergueïtch et Pachka. Désormais seuls habitants de ce no man's land, ces ennemis d'enfance sont obligés de coopérer pour ne pas sombrer, et cela malgré des points de vue divergents vis-à-vis du conflit. Aux conditions de vie rudimentaires s'ajoute la monotonie des journées d'hiver, animées, pour Sergueïtch, de rêves visionnaires et de souvenirs. Apiculteur dévoué, il croit au pouvoir bénéfique de ses abeilles qui autrefois attirait des clients venus de loin pour dormir sur ses ruches lors de séances d'«apithérapie». Le printemps venu, Sergueïtch décide de leur chercher un endroit plus calme. Ayant chargé ses six ruches sur la remorque de sa vieille Tchetviorka, le voilà qui part à l'aventure. Mais même au milieu des douces prairies fleuries de l'Ukraine de l'ouest et du silence des montagnes de Crimée, l'oeil de Moscou reste grand ouvert...
-
Kiev, 1919: c'est la cacophonie révolutionnaire. Des armes à foison, de l'ordre nulle part, des bandits et des voleurs cent fois plus nombreux. La ville est tombée aux mains des bolcheviks en février et le nouveau pouvoir s'y met en place tant bien que mal alors que la guerre civile fait rage dans la région, en proie à des combats opposant blancs et rouges, anarchistes et nationalistes... Samson, jeune étudiant, se retrouve du jour au lendemain à devoir se débrouiller seul, après avoir perdu son père et son oreille droite sous le sabre d'un cosaque. Dès lors tout se précipite. Enrôlé par hasard dans la milice, Samson se lance dans une enquête où son oreille jouera un rôle quelque peu inattendu...
-
La Roue du diable décrit, à travers un récit très personnel qui foisonne d'anecdotes et de moments pris sur le vif, des événements qui se sont déroulés à Moscou entre 1991 et 2022. Dans ce récit autobiographique, l'auteur retrace son parcours, depuis l'enfance - avec une parenthèse marquante en Allemagne - en passant par des années de jeunesse errante, entre soûlographies et premiers succès, notamment musicaux. En toile de fond, une Russie qui d'abord s'ouvre au reste du monde, puis se referme peu à peu à mesure que grandit le pouvoir d'un seul homme : Poutine. À travers ce destin individuel, se dessine le destin collectif de toute une génération et de la société russe dans son ensemble. Un texte singulier, fort et dérangeant.
-
« Du haut de mon balcon, je regarde souvent la fumée qui s'élève au-dessus du centre de la ville. Cette fumée noire, épaisse, celle des barricades en feu, est devenue le nouvel emblème non seulement de Kiev, mais de l'Ukraine tout entière. »
Le 21 novembre 2013, sous la pression de Moscou, le président ukrainien Viktor Ianoukovitch refuse de signer un accord d'association avec l'Union européenne. Des Ukrainiens investissent alors la place Maïdan à Kiev et l'occuperont pendant trois mois, malgré la répression brutale du gouvernement. Dans ce journal, établi à partir de notes prises sur le vif, Andreï Kourkov raconte un quotidien en temps de révolution et livre un regard à la fois politique et intime sur les événements qui secouent son pays. Dix ans plus tard, ce témoignage conserve toute sa force et nous éclaire sur la guerre déclarée en 2022. -
Avez-vous déjà entendu parler de «l'antifrousse»? Ce breuvage made in Ukraine qui permet de vaincre sa timidité, de triompher de ses ennemis, de surmonter toutes les épreuves. Un remède pour lequel on tuerait père et mère, n'est-ce pas? Mais là, c'est son inventeur, un estimable pharmacien de Kiev, qui est assassiné. Ensuite? Ensuite tout se complique. Dans cette fable échevelée, les chats ressuscitent, un somnambule se fait suivre la nuit, un député ambitieux exige un lait très spécial, une organisation secrète manipule les braves gens... Trafics et tentatives de corruption s'enchaînent aussi vite que les énigmes (et les rasades de gnôle à l'ortie!) pour tisser peu à peu la trame d'un roman savoureux.
-
C'est la fin des gardes-frontières et des contrôles de passeports, un immense espoir pour un pays minuscule: le 21 décembre 2007, à minuit, la Lituanie intègre enfin l'espace Schengen. Comme beaucoup de leurs compatriotes, trois couples se lancent dans la grande aventure européenne. Ingrida et Klaudijus tentent leur chance à Londres. Barbora et Andrius à Paris. Et si Renata et Vitas restent dans leur petite ferme, eux aussi espèrent voir souffler jusqu'à l'Est le vent du changement. Mais l'Europe peut-elle tenir ses promesses de liberté et d'union? Estampillés étrangers, bousculés par des habitudes et des langues nouvelles, ces jeunes Lituaniens verront l'eldorado s'éloigner de jour en jour. Mais pour Kukutis, un vieux sage qui traverse l'Europe à pied, «Peu importe la ville où l'on veut atterrir, c'est le voyage lui-même qui est la vie». Dans ce roman tour à tour drôle, tendre et mélancolique, Kourkov donne un visage à tous les désenchantés du rêve européen.
-
Après une violente bousculade lors d'un mouvement de foule, Francysk, jeune homme de 16 ans qui étudie la musique dans une ville de Biélorussie, tombe dans le coma. La plupart de ses proches l'abandonnent : sa petite amie trouve un autre copain, sa mère refait sa vie avec son médecin et fonde une nouvelle famille. Seule sa grand-mère Elvira prend soin de lui, lui rend visite chaque jour et veille à ce qu'il soit bien soigné.
Après dix ans de coma, Zisk se réveille. On lui annonce que sa grand-mère est décédée. Il comprend alors que ses proches ont changé de vie. Mais dans le pays, tout est comme avant : un président très autoritaire est toujours au pouvoir ; les jeunes quittent la Biélorussie, et la police réprime toute tentative de contestation. Le jeune homme trouvera-t-il sa place dans ce pays figé ?
Un roman annonciateur de la situation politique en Biélorussie aujourd'hui. Dans son avant-propos, Filipenko écrit : « Tout ce que j'espère sincèrement, c'est qu'un jour, dans mon pays, ce livre cessera d'être d'actualité... »
-
Le rouble soviétique, le premier Spoutnik, Nikita Khrouchtchev... Pour Igor, trente ans, tout ça, c'est de l'histoire ancienne. Le passé pourtant vient toquer à sa porte sous les traits d'un vagabond qui, en échange d'un toit, propose de s'acquitter des travaux de jardinage. Commence alors pour Igor une folle aventure. Dans les valises de cet homme étrange, il trouve un vieil uniforme de milicien. Sitôt enfilé, celui-ci lui permet de franchir l'espace et le temps pour se retrouver dans la petite ville d'Otchakov, au bord de la mer Noire, en l'an 1957. Outre les moeurs des bandits des années 50 et les charmes d'une poissonnière rousse, Igor y découvrira qu'il n'est pas besoin d'être jardinier pour cultiver sa vraie nature.
-
Il se passe des choses étranges, la nuit, à Lviv. Lorsque Alik le hippie se rend au cimetière pour honorer la mémoire de Jimi Hendrix - dont la main droite a été enterrée là trente ans plus tôt -, le capitaine du KGB qui le persécutait dans sa jeunesse lui avoue avoir toujours partagé son admiration pour le dieu occidental de la guitare. La nuit encore, après que Taras, «vibrothérapeute» d'un nouveau genre, a brinquebalé ses clients dans les rues défoncées de la ville, il rencontre au bureau de change une étonnante jeune fille allergique à l'argent. La nuit toujours, voilà que l'air se met à sentir l'iode, que l'eau coule salée des robinets et que des mouettes agressives attaquent les habitants... Et nos personnages de se mettre en quête de la cause de ces inquiétantes anomalies.
-
L'oreille de Kiev : avril 1919
Andreï Kourkov
- Liana Levi
- Litterature Etrangere
- 20 Octobre 2022
- 9791034906840
Kiev, 1919. La ville est tombée aux mains des bolcheviks en février et le nouveau pouvoir s'y met en place tant bien que mal alors que la guerre civile fait rage : la région est en proie à des combats opposant les troupes de l'indépendantiste ukrainien Petlioura, l'armée blanche de Denikine, les anarchistes de Makhno... Samson, jeune étudiant, se retrouve du jour au lendemain à devoir se débrouiller seul après qu'un cosaque a tué son père sous ses yeux et lui a tranché à lui son oreille droite. Il découvre bientôt que celle-ci continue à entendre et lui transmet par moment les bruits qu'elle capte, même à distance. Enrôlé un peu par hasard dans la milice, Samson commence par enquêter sur les deux soldats de l'Armée rouge qu'on lui a imposés comme locataires et qu'il soupçonne de se livrer au brigandage, aidé par une jeune femme, Nadejda, bolchevik convaincue et employée au Bureau des statistiques, dont il ne tarde pas à tomber amoureux. Cette enquête le conduit sur la piste d'autres crimes dont l'instigateur serait un mystérieux Jacobson...
-
Fandango est l'une des plus longues nouvelles d'Alexandre Grine. Si elle ne fut publiée qu'en 1927, la date de sa rédaction remonte certainement à 1924, année de parution de L'Attrapeur de rats, dont l'intrigue est rigoureusement contemporaine.
Fandango s'appuie sur la confrontation entre la réalité (Petrograd en 1921, le froid et la faim) et le monde fantasmagorique de la peinture: un homme traverse un tableau pour se retrouver dans un univers imaginaire.
On y retrouve, non pas en toile de fond, mais au premier rang, le Pétersbourg affamé et dévasté des années d'après-guerre, un héros famélique, et surtout plusieurs détails qui en font une sorte d'oeuvre miroir et la rattachent à L'Attrapeur de rats aussi solidement que si l'auteur y eût écrit le mot « suite ». -
Le livre rassemble plusieurs petits romans et nouvelles qui ont pour cadre la vie dans la Russie des années d'après la Révolution de 1917.
Dans La Vipère, Olga Zotova, qui a fait la guerre civile dans les rangs de la cavalerie rouge, revient à la vie civile. Elle se retrouve seule, dépouillée de son histoire dramatique et glorieuse mais aussi de ses rêves après que le seul être qu'elle a aimé eut été tué au combat, sous ses yeux. Elle ne se résigne pas à l'existence médiocre qui est maintenant la sienne et abhorre le comportement médiocre et servile des employés du trust du tabac où elle travaille. Les critiques qu'elle émet la font surnommer « la vipère. » L'animosité contre elle est telle que le dénouement du conflit sera meurtrier. -
Les sept jours ou le monde fut pillé
Alexeï nikolaïevitch Tolstoï
- Libretto
- Litterature Etrangere
- 4 Octobre 2018
- 9782369144625
Ignace Rough, grand magnat de la finance, invite à bord de son luxueux trois-mâts le Flamingo, une poignée de financiers experts qui forment un club très fermé sous le nom d'Union des Cinq. Ce groupe d'experts projette de se rendre maîtres du monde par un jeu spéculatif. L'ingénieur Corvin qui les accompagne, leur explique comment réussir ce beau coup. Il s'agira de profiter du passage dans notre ciel de la comète de Biéla pour déclencher un processus qui amènera la destruction de notre lune.
Paniquées, les populations seront alors à la merci de L'Union des Cinq... mais le cataclysme annoncé aura des conséquences bien inattendues.
Paru en 1925, ce court roman jubilatoire est à découvrir absolument.
-
Technique du métier d'écrivain
Victor Chklovski
- L'Arbre Vengeur
- L'arbuste Vehement
- 17 Septembre 2020
- 9782379410178
On croit en France que l'écriture n'est pas affaire de technique mais de révélation. Le Russe Chklovski s'évertue à prouver le contraire dans ce petit bréviaire à l'usage de ceux qui ne veulent pas écrire n'importe quoi n'importe comment. On y apprendra ainsi qu'il vaut mieux ne pas se hâter de devenir écrivain professionnel, comment on rédige un article, comment on développe une intrigue, compose un caractère, ou encore pourquoi il faut collectionner les mots.
En prenant des exemples d'auteurs indiscutables comme Dickens, Maupassant, Tchekhov ou Dostoïevski, il invite autant à réfléchir sur la pratique qu'à mettre en action des procédés à même de prémunir contre une médiocrité qui n'a pas de frontière.
On ne naît pas écrivain, on le devient, et jamais sans conseils avisés.
-
Une découverte merveilleuse et attendrissante : les lettres d'amour envoyées par Victor Chklovski à Elsa Triolet, issues du fonds Aragon/Triolet.
L'existence de ces Lettres était connue et trois avaient fait l'objet d'une traduction, mais les 64 lettres manuscrites en russe n'avaient jamais été déchiffrées dans leur intégralité et encore moins publiées.
Ils s'étaient rencontrés lorsque, en exil comme tant d'autres après la révolution en Russie, ils avaient trouvé refuge à Berlin, devenue pour un temps "la 3e capitale russe". Leur brève liaison n'eut pas de suite pour Elsa, mais laissa le pauvre Victor profondément amoureux d'elle, ne cessant de la poursuivre de ses assiduités et de l'assurer de son amour. Chklovski, déjà écrivain reconnu, écrit à Elsa des lettres passionnées auxquelles celle-ci ne donne pas suite mais qu'elle conserva toute sa vie et qu'Aragon lui-même joignit à ses archives léguées au CNRS et maintenant entreposées à la BNF.
Les lettres d'Elsa Triolet à Chklovski n'ont quant à elles jamais été retrouvées, sans doute détruites par la veuve de Chklovski à la mort de celui-ci. Ce sont les lettres d'un écrivain amoureux d'un amour non réciproque, mais qui ne perd pas son sens de l'humour et sa malice , qui allaient devenir sa marque de fabrique.
Ce sont aussi les lettres d'un homme auquel celle qu'il aime a enjoint de cesser de lui parler de son amour : « Cesse de m'écrire combien, combien, combien tu m'aimes, parce qu'au troisième «combien» je commence à penser à autre chose. » Chklovski se plie à l'injonction, et il tirera rapidement de ses lettres un chef-d'oeuvre : Zoo ou Lettres qui ne parlent pas d'amour (réédité en parallèle dans la collection semi-poche « Petite Bibliothèque Slave ».) On assiste alors à la fois à la genèse d'un chef-d'oeuvre, Zoo, et au déroulement d'un amour qui dura toute une vie.
«Cher ami », écrit-il à Aragon en 1970, à la mort d'Elsa. « C'est seulement maintenant que je me décide à t'écrire. La mort d'Elsa Triolet m'a bouleversé. Tu sais combien j'ai été amoureux d'Elsa. [...] Si elle m'avait aimé, je serais devenu un génie. » -
En exil comme tant d'autres écrivains et intellectuels russes, ils s'étaient rencontrés à Berlin en 1923 et eurent une brève liaison : tandis qu'Elsa passe vite à autre chose, Chklovski reste profondément amoureux d'elle et la poursuit de ses assiduités. Le point de départ de Zoo est cette phrase féroce d'Elsa à Victor : « Cesse de m'écrire combien, combien, combien tu m'aimes, parce qu'au troisième «combien» je commence à penser à autre chose. » Soit, l'auteur écrira à Alia (le double d'Elsa dans Zoo) des "lettres qui ne parlent pas d'amour." Avec sa malice et son inventivité sans pareilles, Chklovski, qui désirait déjà écrire sur le Berlin "russe", transforme ses lettres en une suite virtuose de récits, de croquis d'amis ou célébrités, et brosse un tableau de cette intelligentsia en exil, de la vie d'un "réfugié" dans la capitale allemande, de Maïakovski et de son égérie Lili Brik (la soeur d'Elsa Triolet) et de mille autres choses, avec toujours la présence d'Alia en filigrane, et de truculentes réponses de celle-ci insérées parmi les Lettres.
"Un roman épistolaire réclame une motivation : qu'est-ce qui oblige les gens à correspondre ? L'explication habituelle, c'est l'amour et la séparation. Je l'adoptai dans un de ses aspects particuliers : les lettres sont écrites par un homme amoureux d'une femme qui n'a pas de temps à lui consacrer. D'où la nécessité d'un nouveau détail : l'essentiel du livre ne concernant pas la passion, j'eus recours à l'interdiction de parler d'amour. Il en résulta ce que j'exprimai dans le sous-titre : Lettres qui ne parlent pas d'amour." Le livre se présente sous la forme d'une correspondance entre l'auteur et Alia. Vingt-neuf lettres recomposent, comme un puzzle, l'atmosphère de Berlin durant l'exil de Chklovski ; elles portent deux autres titres : Lettres qui ne parlent pas d'amour ou la Troisième Héloïse, dont l'anagramme en russe cacherait le nom d'Eisa Triolet. Chacun des trois titres révèle un aspect du livre. Zoo, c'est la faune des exilés, artistes et écrivains, perdus dans les rues d'une ville inconnue, que l'après-guerre a rendue sinistre et apathique. Chklovski burine avec un humour incisif et tendre les portraits de ces personnages que l'aventure qu'ils viennent de vivre et l'amour de la Russie lointaine rendent doublement étrangers. La Troisième Héloïse masque une correspondante qui ne veut point entendre parler d'amour ; elle est le secret prétexte de ce mince volume, tout entier consacré au plaisir d'écrire, dans le contexte tragiquement ennuyeux de l'exil. Zoo est taillé comme un diamant à vingt-neuf facettes dont chacune reflète une part des talents de Chklovski, épistolier, prosateur et poète. -
Oupires : La famille du Vourdalak
Alexeï Konstantinovitch tolstoï
- GINKGO
- Petite Bibliotheque Slave
- 14 Février 2024
- 9782846794725
Trois petits récits, trois histoires de revenants, trois fables qui montrent comment les morts peuvent empêcher de vivre les vivants. Souscrivant à toutes les règles établies pour mieux y désobéir, confondant les genres, les évènements et les situations, et usant de tous les registres pour parvenir à ses fins, du burlesque au naïf, du comique à l'épouvante, A. Tolstoï, cousin de Léon Tolstoï, s'en donne à coeur joie.
-
Petrograd. 1919. Journal affamé d'une jeune fille, Fénia, dépecée par la misère et les souffrances au lendemain de la révolution. Ses préoccupations - ses obsessions, plutôt : le système du rationnement, la structure économique du pays, certes.
Mais surtout, Fénia consigne avec une infinie minutie les innombrables malédictions (divisions, mesquineries...) que répand la faim sur sa famille. La Faim est le genre de livre qu'on vit... et qui donne la dalle.
-
Ibycus ou les aventures de Nezvorov
Alexei N. Tolstoi
- L'Arbre Vengeur
- L'arbuste Vehement
- 19 Septembre 2019
- 9782379410024
Côté cour, Sémion Ivanovitch Nevzorov partage son existence entre de vagues rêveries de midinette et quelques polissonneries avec sa maîtresse Knopka. Côté rue, la monotonie des semaines de bureau n'est guère rompue qu'à l'occasion des heures passées au cabaret du Pôle Nord. Ses camarades de beuverie n'accordent donc guère crédit aux propos d'une voyante qui prédit à notre homme un destin rempli d'aventures variées. C'est alors que la guerre puis la révolution russe se chargent de réaliser les prophéties en propulsant Nevzorov dans un tourbillon. Tolstoï utilise son talent fabuleux au service du plus échevelé des romans-feuilletons, et la vie du héros se confond bientôt avec une suite déchaînée de péripéties qui le mènent de Saint-Pétersbourg à Istanbul en passant par Odessa.
-
Le tsar Alexandre se rend en Angleterre où il observeles merveilles de l'industrie florissante de ce royaume etreçoit moult présents que son fidèle serviteur le cosaque Platov n'a de cesse de dénigrer. L'un d'entre eux pourtantles stupéfie : une puce dansante entièrement mécanique.
Les orfèvres anglais sont-ils à ce point supérieurs à ceux de l'empire du tsar ? Il en va de l'honneur des plus doués des artisans russes, dont parmi eux le Gaucher bigle de Toula.
Présenté par un narrateur narquois qui ne semble pas tout comprendre aux événements, à mi-chemin entre légende populaire et conte satirique, Le Gaucher témoigne avec malice et humour des rapports de la Russie avec l'Ouest.
-
Les préceptes du philosophe Yakov
Pavel Guelman, Konstantin Batynkov
- GINKGO
- Lettres D'ici Et D'ailleurs
- 12 Juillet 2023
- 9782846795234
Les Préceptes du philosophe Yakov constituent comme une clef à un monde à la fois tout proche et lointain, où la résistance au pouvoir et à l'autorité - intellectuelle ou politique - s'inscrit dans la vie et la pensée quotidiennes.
Le philosophe Yakov possède une hérédité complexe. Si l'écharpe et le béret basque dont l'a affublé le l'illustrateur lui confèrent une allure germanopratine affirmée, il tient aussi beaucoup du célèbre Kouzma Proutkov dont les aphorismes délirants firent la joie des lecteurs russe au XIXe siècle et peut-être du rabbin malicieux, mal embouché qui, dans les blagues juives, règle les problèmes des habitants à force de paradoxe et d'ironie.
Les dessins au lavis de Konstantin Batinkov sont plus que de simples illustrations : ils donnent souvent à entrevoir la face cachée des propos du philosophe. Ils dessinent son ombre sur le monde, ses hésitations, son décalage constant avec la réalité. -
Ce beau livre illustré de photographies et dessins a été écrit par une seule personne, mais il a deux auteurs : l'essayiste Grigori Tchkhartichvili et son alter ego, le romancier Boris Akounine.
Dans ce livre, les morts peuplent autant les villes que les vivants, par leur nombre comme par leur présence silencieuse. C'est particulièrement vrai pour les villes anciennes, Rome ou Jérusalem. Dans les cimetières, le temps devient palpable, le passé est à portée de main, l'imagination s'envole lorsque le promeneur déchiffre les épitaphes des monuments funéraires.
Avec beaucoup d'humour et un plaisir évident, Boris Akounine nous emmène en promenade dans six nécropoles anciennes, de Moscou (Donskoï) à Paris (Père Lachaise), de Londres (Highgate) à New York (Green Wood), en passant par Jérusalem (Mont des oliviers) et Yokohama (Cimetière étranger). Dans chaque cimetière, Grigori Tchkhartichvili décrit les lieux et en relève les curiosités, tandis que Boris Akounine nous épouvante délicieusement avec des histoires de fantômes, de trésors cachés et de mystères inavouables, qui s'incarnent dans des figures historiques telles que la cruelle Saltytchikha, qui n'avait rien à envier au marquis de Sade, un Karl Marx transformé en vampire ou l'écrivain Oscar Wilde.
-
Désirs de révolution : le manifeste des Pussy Riot
Nadejda Tolokonnikova
- Flammarion
- Litterature Etrangere Flammarion
- 16 Mars 2016
- 9782081359444
L'histoire des Pussy Riot raconté de l'intérieur, de la création du groupe en 2011 jusqu'à l'emprisonnement de ses membres en passant par leurs actions depuis leur libération. Le récit de leurs combats contre la domination masculine et le caractère réactionnaire de l'Etat sous Poutine est l'occasion d'un portrait sans concession de la société russe contemporaine.