Filtrer
Littérature
-
Le vent passe et la nuit aussi
Milena Agus
- Liana Levi
- Litterature Etrangere
- 16 Janvier 2025
- 9791034910250
Rêver est un droit. Un droit que revendique Cosima, la narratrice, qui porte un regard poétique et fantasque sur son quotidien. Quand elle quitte en ?n de semaine Cagliari et son lycée pour rejoindre le village où vit sa grand-mère, toujours habillée en noir, son univers est habité par les personnages de ses auteurs préférés : Tchekhov, Tolstoï, Brontë et Deledda, icône de la Sardaigne. C'est dans un roman qu'elle se projette donc quand elle croise, dans le village d'origine de sa famille, le berger Costantino Sole. À ses yeux ce dernier monte à cheval comme Heathcliff, le héros des Hauts de Hurlevent, et autour de lui la jeune ?lle bâtit une narration fantasque qui se transforme en ardente et périlleuse passion. Pourtant, le grand amour ne se tenait-il pas déjà là, à ses côtés ? Car la vie nous prodigue des largesses que nous ne savons pas toujours voir et apprécier.
-
Dans un petit village abandonné de la «zone grise», coincé entre armée ukrainienne et séparatistes prorusses, vivent deux laissés-pour-compte: Sergueïtch et Pachka. Désormais seuls habitants de ce no man's land, ces ennemis d'enfance sont obligés de coopérer pour ne pas sombrer, et cela malgré des points de vue divergents vis-à-vis du conflit. Aux conditions de vie rudimentaires s'ajoute la monotonie des journées d'hiver, animées, pour Sergueïtch, de rêves visionnaires et de souvenirs. Apiculteur dévoué, il croit au pouvoir bénéfique de ses abeilles qui autrefois attirait des clients venus de loin pour dormir sur ses ruches lors de séances d'«apithérapie». Le printemps venu, Sergueïtch décide de leur chercher un endroit plus calme. Ayant chargé ses six ruches sur la remorque de sa vieille Tchetviorka, le voilà qui part à l'aventure. Mais même au milieu des douces prairies fleuries de l'Ukraine de l'ouest et du silence des montagnes de Crimée, l'oeil de Moscou reste grand ouvert...
-
Pour tromper sa solitude, Victor Zolotarev a adopté un pingouin au zoo de Kiev en faillite. L'écrivain au chômage tente d'assurer leur subsistance tandis que l'animal déraciné traîne sa dépression entre la baignoire et le frigidaire vide. Alors, quand le rédacteur en chef d'un grand quotidien propose a` Victor de travailler pour la rubrique nécrologie, celui-ci saute sur l'occasion. Un boulot tranquille et lucratif. Sauf qu'il s'agit de rédiger des notices sur des personnalités... encore en vie. Et qu'un beau jour, ces personnes se mettent à disparaître pour de bon.
Une plongée dans le monde impitoyable et absurde de l'ex-URSS. Un roman culte.
-
Kiev, 1919: c'est la cacophonie révolutionnaire. Des armes à foison, de l'ordre nulle part, des bandits et des voleurs cent fois plus nombreux. La ville est tombée aux mains des bolcheviks en février et le nouveau pouvoir s'y met en place tant bien que mal alors que la guerre civile fait rage dans la région, en proie à des combats opposant blancs et rouges, anarchistes et nationalistes... Samson, jeune étudiant, se retrouve du jour au lendemain à devoir se débrouiller seul, après avoir perdu son père et son oreille droite sous le sabre d'un cosaque. Dès lors tout se précipite. Enrôlé par hasard dans la milice, Samson se lance dans une enquête où son oreille jouera un rôle quelque peu inattendu...
-
Les stripteaseuses ont toujours besoin de conseils juridiques
Iain Levison
- Liana Levi
- Litterature Etrangere
- 29 Août 2024
- 9791034909537
Mille dollars de l'heure. Un tarif qui ne se refuse pas quand on est avocat commis d'office obligé de passer ses journées, dimanches compris, à plancher sur les dossiers attristants de petits malfaiteurs sans envergure. Puis à négocier des peines avec un procureur plus puissant que soi mais tellement moins compétent. Alors Justin Sykes, lassé par ce quotidien déprimant, accepte pour ce tarif de se mettre, un soir par semaine, au service des filles d'un gentlemen's club et de passer la nuit dans le motel d'en face. Sans trop chercher à comprendre. Parce que, c'est bien connu, les stripteaseuses ont toujours besoin de conseils juridiques.
-
Paris, 1310, quartier du Marais. Au grand béguinage royal, elles sont des centaines de femmes à vivre, étudier ou travailler comme bon leur semble. Refusant le mariage comme le cloître, les béguines forment une communauté inclassable, mi-religieuse mi-laïque. Ysabel, qui connaît tous les secrets des plantes et des âmes, veille sur les lieux. Mais l'arrivée d'une jeune inconnue trouble leur quiétude. Mutique, rebelle, Maheut la Rousse fuit des noces imposées et la traque d'un inquiétant franciscain... Alors que le spectre de l'hérésie hante le royaume, qu'on s'acharne contre les Templiers et qu'en place de Grève on brûle l'une des leurs pour un manuscrit interdit, les béguines vont devoir se battre.
Les héroïnes solidaires et subversives de ce roman sont résolument actuelles.
-
« Du haut de mon balcon, je regarde souvent la fumée qui s'élève au-dessus du centre de la ville. Cette fumée noire, épaisse, celle des barricades en feu, est devenue le nouvel emblème non seulement de Kiev, mais de l'Ukraine tout entière. »
Le 21 novembre 2013, sous la pression de Moscou, le président ukrainien Viktor Ianoukovitch refuse de signer un accord d'association avec l'Union européenne. Des Ukrainiens investissent alors la place Maïdan à Kiev et l'occuperont pendant trois mois, malgré la répression brutale du gouvernement. Dans ce journal, établi à partir de notes prises sur le vif, Andreï Kourkov raconte un quotidien en temps de révolution et livre un regard à la fois politique et intime sur les événements qui secouent son pays. Dix ans plus tard, ce témoignage conserve toute sa force et nous éclaire sur la guerre déclarée en 2022. -
Si nous étions en Iran, cette salle d'attente d'hôpital ressemblerait à un caravansérail, songe Kimiâ. Un joyeux foutoir où s'enchaîneraient bavardages, con dences et anecdotes en cascade. Née à Téhéran, exilée à Paris depuis ses dix ans, elle a toujours essayé de tenir à distance son pays, sa culture, sa famille. Mais les djinns échappés du passé la rattrapent pour faire dé ler l'étourdissant diaporama de l'histoire des Sadr sur trois générations : les tribulations des ancêtres, une décennie de révolution politique, les chemins de traverse de l'adolescence, l'ivresse du rock, le sourire voyou d'une bassiste blonde...
Une fresque amboyante sur la mémoire et l'identité; un grand roman sur l'Iran d'hier et la France d'aujourd'hui.
-
New York, ?n des années 70. La ville est sale, les immeubles délabrés, il ne fait pas bon s'y promener seul après minuit, mais elle bouillonne de créativité. Les cinémas d'art et d'essai pullulent, les ?lms au casting majoritairement noir connaissent leur âge d'or, et tous les espoirs d'une mixité harmonieuse semblent permis. C'est là que Paul, alias Pablo, ?ls d'un marchand de boutons juif, rêve de lancer sa carrière de cinéaste. Et que Jay, promis à un avenir tout tracé dans l'immobilier, ambitionne de produire son premier long-métrage. Dans le rôle principal, Avery, comédienne afro-américaine qui voudrait devenir une star du grand écran. Un projet aussi ambitieux que fou, porté par l'enthousiasme de la jeunesse, qui pourrait bien rencontrer quelques obstacles...
Un roman drôle et nostalgique qui rend hommage à une ville et à une époque où les illusions n'étaient pas encore perdues. -
Agent de tueurs à gages. C'est le métier qu'Anthony exerce depuis qu'il a quitté l'Aide sociale à l'enfance. Sa commission de 10 % lui permet de vivre sereinement dans les beaux quartiers avec ses deux chiens. Tout dérape le jour où un éminent caïd lui propose l'un des contrats les plus juteux de sa carrière, l'assassinat d'un secrétaire d'État. Il missionne son tueur le plus expérimenté mais le jeu des sous-traitances se met en marche et c'est Alba, ancienne championne de biathlon, qui récupère le contrat. Au moment de descendre sa cible, elle reconnaît à ses côtés le frère du caïd, qui l'avait injuriée quelques jours plus tôt, et décide de faire d'une pierre deux coups... Résultat, c'est Anthony, l'agent, qui devient l'homme à abattre. Finie la tranquillité, il lui faut une planque, et vite ! Ce sera un mobilhome au camping de Vierzon, partagé avec une vieille dame rebelle prête à tout pour échapper à l'Ehpad. Un séjour mouvementé qui marquera un tournant dans leur vie à tous les deux.
-
Pueblo Chico est un petit village de montagne apparemment paisible où vivent désormais quelques vieillards taiseux. De prime abord rien ne laisse penser que ce silence recouvre secrets et désirs de vengeance, et le couple venu de la ville pour y passer une année ne le soupçonne pas. Pourtant Ariadna, qui a choisi ce lieu parce que son père y est né, sent bien que quelque chose est tapi au bord de la sierra... En faisant connaissance avec les habitants et notamment Pedro, au regard pénétrant et aux paroles énigmatiques, elle comprendra enfin pourquoi son père ne lui a jamais rien dit de son passé. Un passé sur lequel tout le pays a choisi de fermer les yeux.
Dans ce roman polyphonique, porté par une écriture âpre et sobre, Edurne Portela interroge avec force la mémoire collective de l'Espagne.
-
Une douce brise souffle sur Kiev, en ce mois d'avril 1919. Pourtant, l'époque est à l'anxiété, au danger et à la faim. La population est soumise au diktat de décrets promulgués quotidiennement par le nouveau pouvoir bolchevique, que le jeune Samson, membre de la milice, est chargé de faire respecter. Mais, en ces temps de disette, celui interdisant tout commerce de viande a du mal à passer. Difficile de résister à des pirojki aux abats vendus sous le manteau au Marché juif quand le régime quotidien se compose de fade gruau d'avoine! Samson ne le sait que trop bien. Difficile aussi de se promener fièrement au bras de sa tendre amie sans se faire remarquer par les agents de la Tchéka. Sans parler des risques qu'il y a à errer, la nuit, aux abords de la gare où règnent les agents sans scrupule de la puissante direction des chemins de fer...
Une peinture savoureuse d'une ville sous pression, aux résonances très actuelles. -
En quête de l'amour idéal, l'héroïne tarde à trouver un mari. À trente ans, déjà considérée comme une vieille fille dans une Sardaigne qui connaît les affres de la Seconde Guerre mondiale, elle finit par épouser un homme taciturne, plus âgé qu'elle, parce que sa famille le lui impose. L'amour n'est pas au rendez-vous. Elle le rencontrera beaucoup plus tard, lorsqu'elle ira sur le Continent faire une cure thermale pour soigner son « mal de pierres », des calculs rénaux. Un rescapé de la guerre, qui souffre du même mal qu'elle, aura raison de son « mal d'amour ». C'est à sa petite-fille qu'elle racontera quelques décennies plus tard ses émotions, ses cheminements, tout en laissant des zones d'ombre. Mais quelle est au juste la vérité ? Elle ne se recomposera que beaucoup plus tard, de façon inattendue, lorsque la dernière pièce du puzzle tombera entre les mains de la narratrice.
-
Un après-midi de septembre 1881, à San Remo, une jeune fille parcourt l'allée qui mène à la villa de Lady Brown, veuve d'un entrepreneur méritant devenu Sir tardivement. Celle-ci recherche une dame de compagnie et Irina Nikolaevna aimerait occuper ce poste. Elle se présente donc en soulignant que, malgré ses nobles origines, elle n'est que la fille illégitime d'un boyard russe. Éblouie par les élégantes manières de la postulante la Lady l'accueille sans hésitation. Désormais, et pendant plus de vingt ans, les deux femmes vont s'inscrire dans la vie étincelante de la Riviera italienne fréquentée par aristocrates et personnalités du monde entier venus se ressourcer au bord de la mer ligure. L'héritier du trône austro-hongrois ainsi que l'inventeur de la dynamite Alfred Nobel seront tour à tour leurs voisins proches. Tout semble parfait. Pourtant un je-ne sais-quoi trouble cette situation idyllique. Est-ce la proximité d'un anarchiste ? L'avancée du XXe siècle avec sa modernité conquérante ? Ou juste l'imagination débordante d'Irina...
-
Juillet 1972, les caméras du monde entier sont braquées sur l'Islande, où aura lieu la finale du championnat du monde d'échecs. Le Russe Boris Spassky, tenant du titre, fait face à l'Américain Bobby Fischer, un autodidacte aussi génial qu'imprévisible. Alessandro Barbaglia garde un énigmatique souvenir d'enfance lié à cette confrontation majeure, où se joue aussi la guerre froide. Cinquante ans après, il ose un parallèle avec une autre guerre qui a vu s'affronter Orient et Occident, la guerre de Troie. Fischer devient Achille, Spassky incarne Ulysse, et, chemin faisant, le narrateur renoue un dialogue bouleversant avec son propre père, disparu prématurément.
Alessandro Barbaglia jongle avec humour entre mythologie, histoire et psychanalyse dans ce roman singulier et brillamment construit. -
Il pleuvait à torrents et personne, vraiment personne, n'était prêt à ouvrir sa porte, et surtout pas à ces individus. Oui, il y avait des Blancs parmi eux - les humanitaires qui les accompagnaient - mais ils étaient tout aussi étranges que les autres malheureux, mal fagotés et mal en point. Que venaient-ils faire, ces envahisseurs, dans notre petit village où il n'y avait plus de maire, plus d'école, où les trains ne passaient plus et où même nos enfants ne voulaient plus venir ? Nous nous demandions comment les affronter, où les abriter puisqu'il le fallait. Eux aussi, les migrants, avaient l'air déboussolés.
C'était pour ce coin perdu de Sardaigne, ce petit village délaissé, qu'ils avaient traversé, au péril de leur vie, la Méditerranée ? C'était ça, l'Europe ?
-
Les amitiés de l'adolescence sont les plus fortes. On échange expériences, secrets et vêtements, tout en se projetant dans un futur rempli d'espoirs. Elisa et Beatrice, les deux héroïnes de ce roman, n'y font pas exception. Elles ont noué un lien fusionnel bien que leurs histoires familiales diffèrent totalement. La première a grandi avec une mère fantasque et indifférente aux apparences, la seconde a été élevée dans le culte du paraître. Leur relation se trouve bouleversée lorsqu'un changement planétaire, Internet, fait irruption dans leur vie. Elisa continuera à faire partie du «monde d'hier», celui des livres et de la culture, tandis que Beatrice se lancera tête baissée dans l'aventure du «monde nouveau», celui des influenceurs et des réseaux. Et ces courants contraires les entraîneront vers des destins opposés.
-
Il y a la Méditerranée, la lumière, l'île d'Elbe au loin. Mais ce n'est pas un lieu de vacances. C'est une terre sur laquelle ont poussé brutalement les usines et les barres de béton. Depuis les balcons, on a vue sur la mer, sur la plage, une scène idéale pour la jeunesse de Piombino. Entre drague et petites combines, les garçons se rêvent en chefs de bandes, les lles en starlettes de la télévision.
De quoi oublier les conditions de travail à l'aciérie, les mères accablées, les pères démissionnaires... Anna et Francesca, bientôt quatorze ans, sont les reines de ce royaume cabossé. Ensemble, elles jouent de leur éclatante beauté, rêvent d'évasion et parient sur une amitié inconditionnelle pour s'emparer de l'avenir.
-
Au crépuscule de sa vie, Clara Ignorante raconte avec nostalgie l'histoire de ses grands-parents siciliens arrivés en Tunisie pour fuir la misère. Sur cette terre que tous se sont appropriée - colons français, migrants italiens, occupants allemands - sa famille connaîtra la prospérité puis la déchéance. Et de cette terre seront exhumés les os de son père devenus noirs, preuve d'un empoisonnement. Vengeance, trahison ou malédiction ? La narratrice qui écoute Clara tente de démêler les fils de sa mémoire, quitte à en exhumer aussi les secrets.
Dans ce premier roman envoûtant et documenté, Agnès Jésupret recolle les morceaux d'un destin fracturé par les aléas de l'Histoire.
-
Alléger le vernis, dégager les repeints, combler les lacunes requiert de longues heures de concentration et de patience qui permettent à un tableau ancien de renaître. Peut-on faire de même avec le passé? Le jour où Marion décide de poser ses outils de restauratrice pour se rendre là où s'est nouée sa douloureuse histoire familiale, elle pense ainsi parvenir à se débarrasser des repeints dont sa mère a recouvert le drame qui les a frappées et l'image de son frère Léo, disparu sur l'île de Batz vingt ans auparavant. Mais dans ce lieu rude et envoûtant, où les algues brunes prolifèrent et le quotidien est rythmé par les marées, les langues se délient rarement et les secrets finissent emportés par les courants de la Manche.
-
Là où les chiens aboient par la queue
Estelle-sarah Bulle
- Liana Levi
- Piccolo
- 3 Février 2022
- 9791034905317
Dans la famille Ezechiel, c'est Antoine qui mène le jeu. Avec son « nom de savane », choisi pour embrouiller les mauvais esprits, ses croyances baroques et son sens de l'indépendance, elle est la plus indomptable de la fratrie.
Ni Lucinde ni Petit-Frère ne sont jamais parvenus à lui tenir tête. Mais sa mémoire est comme une mine d'or. En jaillissent mille souvenirs-pépites que la nièce, une jeune femme née en banlieue parisienne et tiraillée par son identité métisse, recueille avidement. Au fil des conversations, Antoine fait revivre pour elle l'histoire familiale qui épouse celle de la Guadeloupe depuis la fin des années 40 : l'enfance au fin fond de la campagne, les splendeurs et les taudis de Pointe-à-Pitre, le commerce en mer des Caraïbes, l'inéluctable exil vers la métropole...
Intensément romanesque, porté par une langue vive où affleure une pointe de créole, Là où les chiens aboient par la queue embrasse le destin de toute une génération d'Antillais pris entre deux mondes.
-
«Jeanne tout court, sans nom de jeune fille, sans nom d'épouse. Jeanne sans état civil ni sac à main.» C'est ainsi que se présente cette frêle jeune femme à sa descente du «train des fous» en septembre 1939. Internée après la mort de son nouveau-né à Ville-Évrard, en région parisienne, elle a été transférée à Saint-Alban avec les autres patients. Dans ce château perché au milieu de la Lozère, une ambitieuse équipe de psychiatres, dont le Catalan Tosquelles, met en place de nouvelles pratiques thérapeutiques. Le maître mot est liberté. Liberté d'oeuvrer, d'inventer, de créer, d'échanger. Patients, médecins, religieuses, enfants de l'institut voisin et villageois se rapprochent encore davantage avec la guerre qui gronde. Dans une communauté atypique, que chapeaute la diligente mère supérieure, une nouvelle voie s'ouvre à chacun. Au contact des autres, Jeanne va renaître lentement à la vie et à elle-même.
-
J'voulais naître gamin
Francesca Maria Benvenuto
- Liana Levi
- Litterature
- 5 Septembre 2024
- 9791034909582
Du coup, moi c'est Zeno. J'suis coffré, à Nisida, la prison pour mineurs. J'ai chopé une peine, com' tous les gamins ici, sauf que la mienne, elle est grosse com'ça! Et j'vous dis pas combien j'ai pris eh, parce que j'ai peur qu'ça vous choque après. Une prof ici, en taule, m'a promis que si j'écris, elle en touchera deux mots au directeur pour qui me file la permission de sortie à Noël, parce que maman est disponible pour me prendre deux jours. Et ça, c't'un chouet' truc, parce que ça veut dire qu'elle m'a pas oublié. Com'ça j'peux retourner dans notre basso crasseux, à Forcella. Là-bas on manque de tout, d'argent surtout. D'amour jamais. Alors j'écris des trucs sur ma vie, qu'est pas longue mais pas courte non plus, com' que j'suis petit, mais un peu grand aussi. Au début j'étais pitchoun, com' les enfants, les vrais, quoi. Après j'ai dû grandir. Quand j'ai commencé l'métier.
C'que j'voulais naître gamin, moi.
Mais c't'honneur-là, j'l'ai jamais eu. -
Pour que Jim, chau eur Uber de soixante ans, voie la vie du bon côté, que faudrait-il ? De l'argent ? Jim en a su samment. Une petite cure d'antidépresseurs? Non, c'est plus grave, docteur. Ce qu'il veut, c'est qu'on lui che la paix dans ce monde déglingué. Et avoir a aire le moins possible à son prochain, voire pas du tout. Alors, quand sa nouvelle voisine, anquée d'un mari militaire et d'un ls de quatre ans, lui adresse la parole, un grain de sable se glisse dans les rouages bien huilés de sa vie solitaire et réglée. De quoi faire exploser son quota de relations sociales...
En entremêlant les destins de ses personnages dans un roman plein de surprises, Levison donne le meilleur de lui-même, et nous livre sa vision du monde, drôle et désabusée.