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Simenon G
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Maigret et les vieillards
Simenon-G
- Le Livre de Poche
- Policier/Thriller
- 10 Septembre 2008
- 9782253125204
C'était un de ces mois de mai exceptionnels comme on n'en connaît que deux ou trois dans sa vie et qui ont la luminosité, le goût, l'odeur des souvenirs d'enfance. Maigret disait un mois de mai de cantique, car cela lui rappelait à la fois sa première communion et son premier printemps de Paris, quand tout était pour lui nouveau et merveilleux.
Dans la rue, dans l'autobus, dans son bureau, il lui arrivait de tomber en arrêt, frappé par un son lointain, par une bouffée d'air tiède, par la tache claire d'un corsage qui le reportaient à vingt ou trente ans en arrière. -
comme tous les autres jours, c'étaient les merles, les premiers, qui l'avaient réveillé. il ne leur en voulait pas. au début, cela le mettait en rage, surtout qu'il n'était pas encore habitué au climat et que la chaleur l'empêchait de s'endormir avant deux ou trois heures du matin.
ils commençaient juste au lever du soleil. or, ici, en floride, le soleil se levait presque d'un seul coup. il n'y avait pas d'aube. le ciel était tout de suite doré, l'air moite, vibrant du caquetage des oiseaux.
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Il tenait son verre à la main et regardait vaguement le fond de whisky pâle qu'il contenait encore. On aurait dit - et c'était sans doute vrai - qu'il reculait le plaisir de boire la dernière gorgée.
Quand il l'eut enfin avalée, il continua un bon moment à fixer le verre. Il hésitait à le poser sur le comptoir, à le pousser un tout petit peu, de deux ou trois centimètres.
Bill, le barman, qui paraissait pourtant plongé dans une partie de dés avec des cow-boys, comprendrait le signal, car il était aux aguets : il était toujours aux aguets, surtout avec un client comme P. M. -
Avant d'ouvrir les yeux, Maigret fronça les sourcils, comme s'il se fût méfié de cette voix qui venait lui crier tout au fond de son sommeil :
- Mon oncle !...
Les paupières toujours closes, il soupira, tâtonna le drap de lit et comprit qu'il ne rêvait pas, qu'il se passait quelque chose puisque sa main n'avait pas rencontré, là où il eût dû être, le corps chaud de Mme Maigret.
Il ouvrit enfin les yeux. La nuit était claire. Mme Maigret, debout près de la fenêtre à petits carreaux, écartait le rideau cependant qu'en bas quelqu'un secouait la porte et que le bruit se répercutait dans toute la maison.
- Mon oncle ! C'est moi... -
Le Passage de la ligne J'ai franchi trois fois la ligne, la première fois en fraude, avec l'aide d'un passeur, en quelque sorte, une fois au moins légitimement, et je suis sans doute un des rares à être retourné de plein gré à son point de départ.
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L'oncle antoine est mort mardi, la veille de la toussaint, vers onze heures du soir vraisemblablement. la même nuit, colette a tenté de se jeter par la fenêtre.
à peu près dans le même temps, on apprenait qu'édouard était revenu et que plusieurs personnes l'avaient aperçu en ville.
Tout cela a créé des remous dans la famille qu'on a vue hier, à l'enterrement, pour la première fois au complet depuis des années.
Ce soir, dimanche, il pleut à nouveau.
Des rafales secouent les volets, font vibrer les vitres et l'eau coule intarissablement dans la gouttière qui descend à un mètre de ma fenêtre.
Dans le jardin public entouré de grilles qu'on appelle le jardin botanique, les arbres se courbent et des branches cassées, dans les allées, se mêlent aux feuilles mortes.
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Même la giboulée de mars qui tombait depuis une heure était savoureuse, car elle donnait à l'atelier une couleur plus intime. On retrouvait les toits de Paris que la pluie laquait d'un noir bleuâtre et le ciel était d'un gris qui gardait une certaine luminosité.
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Il arrive qu'un homme, chez lui, aille et vienne, fasse les gestes familiers, les gestes de tous les jours, les traits détendus pour lui seul, et que, levant soudain les yeux, il s'aperçoive que les rideaux n'ont pas été tirés et que les gens l'observent du dehors.
François marthouret restitue parfaitement l'atmosphère lourde de soupçons caractéristique des romans de simenon.
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Le crime du malgracieux
Simenon-G
- Le Livre de Poche
- Le Livre De Poche Libretti
- 3 Septembre 2003
- 9782253193203
Simenon Le Crime du Malgracieux suivi de Le mari de Mélie, Madame Smitt et Les « Flamands » « C'était arrivé le 6 décembre exactement.
Le 8, un locataire, garçon de café à Montparnasse, avait trouvé dans le jardin un chien crevé que des gamins avaient lancé par-dessus la haie. Il s'était mis à creuser la terre pour enterrer la charogne.
Et sa stupeur avait été grande de mettre au jour des restes humains. Il avait prévenu la police.
Depuis lors, chaque jour apportait une surprise. Et, naturellement, Mme Smitt allait de plus en plus mal. Elle recevait les enquêteurs sans desserrer les dents, mais en fixant sur eux un regard aigu, effilé comme un stylet. » Tranches de vie souvent saignantes, saisies au vol puis découpées en fines lamelles dialoguées par l'impi- toyable écrivain frappé de stupeur devant le destin des « petites gens » dont il se sent si proche, les nouvelles de Simenon nous ramènent à l'essentiel...
Présentation de François Rivière.
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- Vous désirez manger quelque chose ?
Elle fit non de la tête. Il lui semblaitque la voix qu'elle entendait n'avait pas un son naturel, comme si on avait parlé derrière une vitre. - Remarquez que quand je dis manger quelque chose, cela veut dire du lapin, car, comme vous pouvez le voir autour de vous, aujourd'hui c'est le jour du lapin. Tant pis si vous n'aimez pas ça.
Lorsque c'est le jour de la morue, il n'y a que de la morue... -
L'homme à barbe ; et autres nouvelles
Simenon G
- Espace Nord
- Espace Nord
- 14 Novembre 2008
- 9782507001254
Entre 1929 et 1950, Georges Simenon compose plus de mille contes et nouvelles. Douze de ces récits se voient pour la première fois réunis en un volume, explorant les thèmes de prédilection de l'écrivain que sont l'échec, l'exclusion sociale et la fracture qui sépare les petites gens d'une élite bourgeoise bien pensante. Car personne mieux que Simenon n'a senti la France profonde de l'entre-deux-guerres et n'a réussi à évoquer la vie de ces êtres confrontés aux bouleversements économiques et politiques de cette période. Marie Dudon, le Baron désargenté du Potam, Charles Boutet, Cornélius Mops : autant de personnages en rupture, autant de tragédies du quotidien auxquels l'écrivain rend hommage.