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Marie José Mondzain
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Accueillir : venu(e)s d'un ventre ou d'un pays
Marie-José Mondzain
- Les Liens Qui Liberent
- Trans
- 22 Novembre 2023
- 9791020924674
Naitre biologiquement ne suffit pas. Encore faut-il être adopté. À cet égard, tout nourrisson est un enfant adopté. Voir les choses ainsi change (presque) tout. La filiation biologique, et donc l'arrivée d'un nouveau-né dans une famille, n'est pas le modèle de l'accueil, mais, de façon contre-intuitive, l'un de ses cas particuliers.
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K comme kolonie ; Kafka et la décolonisation de l'imaginaire
Marie-José Mondzain
- Fabrique
- 21 Février 2020
- 9782358721936
La question coloniale est interrogée avec une particulière insistance aujourd'hui en raison du retour des manifestations violentes du racisme et des diverses figures de l'exclusion. La décolonisation, loin de se réduire aux combats pour l'indépendance et à l'accès à l'autonomie des anciennes colonies, pose un problème très actuel qui s'étend aux territoires réels et imaginaires des colonisés mais surtout des colonisateurs eux-mêmes. L'abolition de l'esclavage n'a toujours pas mis fin aux haines, aux asservissements et aux crimes. C'est la cruelle vitalité d'une colonisation de l'imaginaire lui-même qui semble rester gravée dans la chair des victimes mais aussi de leurs bourreaux. La lecture d'une fiction visionnaire, La Colonie Pénitentiaire de Kafka a ouvert le chemin d'une interrogation générale sur la relation de la machine qui soumet, qui torture et qui tue avec les stratégies de toute domination. Cette lecture a accompagné tout au long de ma réflexion le cheminement biographique et historique à travers les signes de cette colonisation charnelle et passionnelle de l'imaginaire lui-même. Il s'agit d'analyser à travers un certain nombre de témoignages, de textes et d'images le lien puissant, violent et toujours actif qui noue le colonialisme au capitalisme au coeur actuel d'un impérialisme mondialisé. Cependant cette courte méditation cherche aussi à reconnaître la puissance émancipatrice de l'écriture fictionnelle et d'une façon générale la place des gestes créatifs dans l'expérience de la liberté et de la joie qu'elle donne. J'ai donc essayé dans le même mouvement, toujours accompagnée par Kafka, d'envisager les conditions présentes de possibilité d'une décolonisation de l'imaginaire qui seule est en mesure de faire opérer contre l'oppression du réel les énergies transformatrices et les gestes révolutionnaires.
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Confiscation ; des mots, des images et du temps
Marie-José Mondzain
- Les Liens Qui Liberent
- 10 Avril 2019
- 9791020906984
Ne faut-il pas rendre au terme « radicalité » sa beauté virulente et son énergie politique ? La radicalité fait appel au courage des ruptures constructives et à l'imagination la plus créatrice. Alors que le sens premier de la radicalité nous est confisqué, comment créer un espace où les gestes radicaux sont bien plutôt une manière riche, neuve et belle de partager nos luttes ? Poche + : parce qu'un livre n'est jamais clos, mais toujours dans le mouvement du monde, «Confiscation» sera précédé d'une nouvelle préface inédite de l'autrice.
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Qu'est-ce que voir ? Qu'est-ce que dire ce que l'on voit ? Qu'est-ce que faire voir ? Qui dit ce qu'il faut voir ? Cette étude tente de dégager l'économie propre à l'image dans le marché des visibilités auquel tout concourt aujourd'hui à la réduire.
Toute image ne fait-elle pas le deuil de son objet ? Comment se construit la légitimité et le sens du jugement portant sur des objets « iconiques » qui sont des figures émotionnelles ? La passion de l'image est indissociable en Occident du destin iconique de la Passion christique : le vocabulaire de la chair s'est trouvé lié au lexique du corps de l'Église et, par la suite, à celui de tous les pouvoirs fondés sur l'adhésion et la soumission des regards.
Décider d'une image est l'affaire d'un commerce, celui des êtres de parole qui produisent un monde commun.
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L'efficacité des réseaux sociaux semble aujourd'hui se conjuguer avec la barbarie pour ouvrir un nouveau règne de l'image. Cette violence visualisée, répétée à l'infini, provoque l'effroi, quand ce n'est pas l'émulation chez les plus fragiles. Quel est donc ce pouvoir démultiplié de l'image et date-t-il en fait des récentes mutations technologiques ?
Marie José Mondzain s'intéresse au pouvoir de l'image depuis son apparition sur les parois des grottes préhistoriques ou l'usage politique qui en est fait dès le début du christianisme, sa relation fondamentale à l'humanité comme sa force destructrice. Il s'agit de réfléchir aux conditions dans lesquelles l'image est salvatrice, celles dans lesquelles elle mène l'humanité à sa chute. Pour pouvoir affronter la difficile question des images de terreur actuelles, il faut en passer par cette réflexion sur le pouvoir de l'image en général, rétablir une distance qui, seule, peut nous sauver de l'hypnotisme.
Ce n'est pas en chassant les images, ou même en les ignorant, que nous lutterons contre leur charge de violence, mais bien en apprenant à les regarder autrement. -
Image, icone, economie. les sources byzantines de l'imaginaire contemporain
Marie-José Mondzain
- SEUIL
- 20 Février 1996
- 9782020208673
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Dans ce livre, Marie-Jose Mondzain, connu pour son travail sur les Pe res de l'e glise et les iconoclastes, remontait a la sce ne primitive : l'homme face aux premie res images produites par sa main. Que joue cette premie re sce ne et que nous apprend-elle de notre rapport aux images ? Comme le rappelle l'auteur dans une pre face ine dite, il est urgent en effet de comprendre l'e nergie en jeu dans ces ope rations qu'il nous faut aujourd'hui sauver de la communication toute-puissante pour pre server notre vie politique au-dela du commerce des marchandises. Il nous reste a comprendre et a imaginer les ope rations susceptibles de former une communaute vivante, capable de reprendre a son compte la formule de Cocteau : « Nous ne savions pas que c'e tait impossible, alors nous l'avons fait. »
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Partager l'architecture avec les enfants
Marie-José Mondzain, Jean Attali, Claire Brunet
- PARENTHESES
- Architecture
- 18 Octobre 2018
- 9782863643358
Présentation d'une centaine d'expériences architecturales à travers l'Europe qui ont pour but de sensibiliser les enfants à l'environnement bâti.
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Van Gogh ou la peinture comme tauromachie Présentation 'Le choix de la peinture est question de vie ou de mort. La cause de la peinture est sacrée. A qui veut produire des tableaux immortels, la vraie vie d'étalon ou de taureau sans entrave est impossible... La parabole tauromachique se fait ici figure anticipatrice de la situation de Van Gogh et de la peinture dans le monde qui vient.' Marie-José Mondzain
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Chicanes est une série de photographies réalisée de 2013 à 2016 par Élisa Larvego, dans la ZAD (zone à défendre) à Notre-Dame-des-Landes. Les images présentent des chicanes, constructions emblématiques de la lutte des zadistes, servant à perturber la circulation sur la route départementale et à surveiller le passage des forces de l'ordre. Cette publication arrive cinq ans après l'abandon du projet d'aéroport par le gouvernement français mais aussi cinq ans après les expulsions très violentes de nombreux·ses habitant·e·s de la ZAD, ainsi que la destruction des chicanes. Ces images sont un témoignage et une trace de ce combat pour sauvegarder un territoire ainsi que son environnement, et pour mener une vie en dehors des normes.
Dans un entretien mené par Élisa Larvego et Joerg Baer, la philosophe Marie-José Mondzain parle de son rapport à ces images et à ce témoignage.
« Cette série d'Elisa Larvego sur les chicanes est très importante, parce qu'elle est la trace de quelque chose - d'un événement - dont le pouvoir souhaite l'oubli ou la disparition. Ces images sont la mémoire, le témoignage de ce qui doit être effacé : la résistance de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. La série Chicanes m'a beaucoup touchée, à plusieurs niveaux. Déjà, je suis saisie par les ambivalences du mot lui-même, qui est à la fois, en français, le zigzag de décélération et la désignation d'un désaccord, voire d'un conflit marqué par une certaine mauvaise foi. » Marie-José Mondzain -
Ces quelques pages racontent un voyage.
Il s'agit d'un récit, rien de plus. Histoire d'une rencontre avec un monde que j'ai voulu approcher pour le comprendre. J'ai choisi de parcourir des villes et d'aller voir des peintres. Après de longues années, consacrées à l'étude des images dans notre monde, ou, plus précisément, aux doctrines qui les ont fondées, je crois pouvoir dire que j'ai découvert, en Chine, un régime de visibilité et de lecture des images radicalement différent du nôtre.
Je pourrais illustrer ce que fut ma découverte par la parabole suivante : il est d'usage de citer un faux proverbe chinois selon lequel quand on montre la lune du doigt à un idiot, l'idiot regarde le doigt. Rien de plus faux et rien de moins chinois. Je transformerais volontiers ce propos en l'inversant : quand un chinois désigne la lune, c'est pour inviter à chercher le doigt. Que savons nous d'ailleurs de la lune qui soit libre de ce doigt-là ? Montrer la lune, c'est parler du doigt, car le doigt construit la lune et la lune devient signe du doigt.
L'idiot ne voit que la lune.
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Qu'est-ce que tu vois ?
Marie-José Mondzain, Sandrine Martin
- Gallimard Jeunesse Giboulées
- Hors Serie Giboulees
- 3 Janvier 2008
- 9782070510924
Ce livre a été écrit en compagnie des enfants. Je les ai rencontrés durant deux ans dans leurs classes en école primaire dans différentes villes de France et dans différents quartiers de Paris. Nous avons parlé ensemble de tout ce que nous voyons, dans la réalité comme dans les images. Ce qui est dit dans ce dialogue imaginaire a été réellement dit par les uns et les autres lors de ces rencontres.
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"N'importe quelle vie est d'une certaine façon un film, à la fois déroulement ininterrompu qui va de naissance à trépas, mais aussi réseau fragmenté de trajets aléatoires".
Ce livre est consacré à la poursuite, voire à la persécution, aussi bien dans les obstinations de la pensée, que dans les courses et dans les chasses racontées ou filmées ; il interroge donc aussi l'économie du suspense et des arrêts. La biographie croise ici l'expérience du spectateur de cinéma, l'une et l'autre ouvrant à leur tour la question du peuple. La question philosophique et politique des images est une poursuite ininterrompue du suspens contre toute tyrannie du continu.
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Un plafond devient livre...
Véritable déambulation sous la voûte de la chapelle Sixtine, l'ouvrage propose une analyse détaillée et une réflexion sur les forces en jeu dans le chef d'oeuvre de Michel-Ange.
Michel-Ange ouvre le regard moderne où la peinture n'est pas invention d'espace mais découverte de ce qui fait l'orgueil de la pensée. Orgueil qui n'est plus luciférien car il est la grandeur de l'homme dans son défi titanesque face à la cosmogonie des dieux. L'effroi du sacré est devenu rage ; colère des formes intempestives. L'oeuvre que l'on peut voir est une véritable insurrection du geste et de la forme contre tous les empires qui menacent notre liberté. Le peintre a un royaume :
C'est son jour de colère.