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Jules Michelet
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Dans cet essai - qui se lit comme un roman -, le grand historien de la Révolution désensorcelle la sorcière : il la réhabilite, en montrant qu'elle n'est que le résultat d'une époque. Dans la société féodale du Moyen Âge, elle est l'expression du désespoir du peuple. À travers la sorcière, c'est à la femme que Michelet s'intéresse : elle dont la servitude absolue la conduit à transgresser les règles établies par l'Église et le pouvoir. Il met en avant sa féminité, son humanité, son innocence : ce par quoi elle subvertit tout discours visant à la cerner. En l'arrachant aux terrifiants manuels d'Inquisition et aux insupportables comptes rendus de procès, en faisant sentir ce qu'il y a d'insaisissable dans la figure de la sorcière, il la rend à sa dimension poétique.
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Histoire de la Révolution française Tome 2
Jules Michelet
- GALLIMARD
- Bibliotheque De La Pleiade
- 21 Février 2019
- 9782070145676
Nouvelle édition
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Histoire de la Révolution française Tome 1
Jules Michelet
- GALLIMARD
- Bibliotheque De La Pleiade
- 21 Février 2019
- 9782070145669
Nouvelle édition
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«C'était un rude voyage et bien périlleux qu'elle entreprenait. Tout le pays était couru par les hommes d'armes des deux partis. Il n'y avait plus ni route, ni pont ; les rivières étaient grosses ; c'était au mois de février 1429. S'en aller ainsi avec cinq ou six hommes d'armes, il y avait de quoi faire trembler une fille.» De l'enfance paysanne aux flammes du bûcher, Jules Michelet retrace le destin de la «Pucelle d'Orléans».
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Histoire de la révolution française Tome 1-1
Jules Michelet
- Folio
- Folio Histoire
- 15 Mars 2007
- 9782070343898
Michelet (1798-1874), pour comprendre la formation de la monarchie, a voulu en étudier la ruine : son Histoire de la Révolution française parut de 1847 à 1853. Elle est demeurée, depuis lors, parce que écrite au plus près des archives, le Grand récit de référence, historique, épique, lyrique. Il n'est jusqu'aux historiens contemporains, marxistes ou libéraux, qui n'y aient puisé, ne l'aient discuté, ne s'en soient inspirés. «Toute histoire de la Révolution jusqu'ici était essentiellement monarchique. Celle-ci est la première républicaine, celle qui a brisé les idoles et les dieux. De la première page à la dernière, elle n'a eu qu'un héros : le peuple.»
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Histoire de la revolution francaise Tome 1 et 2
Jules Michelet
- GALLIMARD
- Bibliotheque De La Pleiade
- 21 Février 2019
- 9782072838224
Coffret de deux volumes vendus ensemble
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Grande, très grande différence entre les deux éléments : la terre est muette, et l'océan parle.
L'océan est une voix. il parle aux astres lointains. il parle à la terre, au rivage, dialogue avec leurs échos ; plaintif, menaçant tour à tour, il gronde ou il soupire. il s'adresse à l'homme surtout. comme il est le creuset fécond oú la création commença et continue dans sa puissance, il en a la vivante éloquence : c'est la vie qui parle à la vie. les êtres qui, par millions, milliards, naissent de lui, ce sont ses paroles.
La mer de lait dont ils sortent, avant même de s'organiser, blanche, écumante, elle parle. tout cela ensemble, mêlé, c'est la grande voix de l'océan.
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Histoire de la révolution française Tome 1-2
Jules Michelet
- Folio
- Folio Histoire
- 15 Mars 2007
- 9782070343904
Ah ! pauvre Révolution, si confiante à ton premier jour, tu avais convié le monde à l'amour et à la paix.Mais ils ne l'ont pas voulu.Et lors même qu'ils sont venus pour la frapper par surprise, l'épée que la France a tirée, ce fut l'épée de la paix. C'est pour délivrer les peuples, pour leur donner la vraie paix, la Liberté, qu'elle frappa les tyrans.Les efforts violents, terribles, qu'elle fut obligée de faire, pour ne pas périr, contre le monde conjuré, une génération oublieuse les a pris pour la Révolution elle-même.Et de cette confusion il est résulté un mal grave, profond, très difficile à guérir chez ce peuple : l'adoration de la force.J. M.
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Extraits du chef-d'oeuvre de J. Michelet, qui au-delà de sa valeur documentaire et historique se distingue par son style lyrique et romantique.
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«Relire Le Peuple, c'est bien retrouver cette pensée agile, toujours en mouvement, capable de mettre en rapport les observations du vécu quotidien et les plus larges perspectives de l'histoire française (et européenne), capable de décrire la patrie vivante à travers son expérience au fil de ses lectures, de Virgile et Pline à Fourier, Perdiguier et Proudhon, c'est redécouvrir au détour de chaque note et de chaque page le génie intuitif de Michelet, jamais égalé dans l'historiographie française. Un bain de jouvence, voire un retour nostalgique aux sources vives d'une autre histoire.»Robert Mandrou.
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La montagne
Jules Michelet, Antoine de Baecque
- Le Pommier
- Les Pionniers De L'ecologie
- 19 Août 2020
- 9782746519602
En 1868, Michelet publie La Montagne, dont l'écriture est influencée par son épouse, Athénaïs, femme sensible aux beautés de la nature et amie des animaux.
À la faveur d'un séjour alpestre, le grand historien romantique se livre à la contemplation d'un milieu a priori hostile, mais qui lui permet de penser la réconciliation entre l'homme et la création. Superbes descriptions du Mont-Blanc - « cet illustre solitaire » -, randonnées en Suisse et autour de ses lacs, détours par les Pyrénées et escapades jusqu'aux pôles ou encore à Java... Dans ces pages, les montagnes de glace des icebergs croisent les volcans.
Empruntant à l'essai scientifique, lorsqu'il s'intéresse aux périodes glaciaires, à l'effet de foehn ou encore à la botanique, ce livre est surtout un hymne à la grandeur de la nature, où la montagne, géante apparemment immuable, apparaît sous les traits d'un être vivant, traversé par mille et un bouleversements - nuages restant accrochés aux crêtes, fonte des neiges, torrents.
Avec Michelet, « la montagne est une initiation ».
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Tenu de 1828 à sa mort en 1874, le Journal de Michelet tisse ensemble un projet intellectuel et pédagogique, une ambition personnelle, une oeuvre-monde, une intimité. Il rend à jamais indissociables l'historien de la France et de la Révolution, dont le savoir et le souffle font aujourd'hui encore notre admiration, et l'homme amoureux, obsédé par la mort et célébrant la vie, consignant son intimité et celle de sa femme, disséquant sentiments et plaisirs charnels, se passionnant pour la biologie et l'histoire naturelle. Étonnante modernité d'un texte audacieux, souvent cru, qui n'a rien à envier à l'autofiction contemporaine.
Tantôt intimiste, tantôt prophétique, Michelet s'adresse tour à tour au peuple, aux femmes, aux générations futures, et à l'humanité entière. Sous nos yeux se joue la célébration du moi tout-puissant, en union avec la nature et l'univers, et son identification progressive au monde. Dans un mouvement résolument moderne, la subjectivité devient le médium absolu de l'histoire. Voilà pourquoi nous entrons aussi facilement dans ce Journal, qui se lit comme le roman de notre modernité.
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Histoire de la révolution française Tome 2-1
Jules Michelet
- Folio
- Folio Histoire
- 15 Mars 2007
- 9782070343911
Fraternité ! fraternité ! ce n'est pas assez de redire le mot... Il faut, pour que le monde nous vienne, comme il fit d'abord, qu'il nous voie un coeur fraternel. C'est la fraternité de l'amour qui le gagnera, et non celle de la guillotine. Fraternité ? Eh ! qui n'a dit ce mot depuis la création ? Croyez-vous qu'il ait commencé par Robespierre ou Mably ? «La fraternité ou la mort», a dit plus tard la Terreur. Encore fraternité d'esclaves. Pourquoi y joindre, par une dérision atroce, le saint nom de la liberté ? Des frères qui se fuient, qui pâlissent à se regarder en face, qui avancent, qui retirent une main morte et glacée... Spectacle odieux, choquant. Si quelque chose doit être libre, c'est le sentiment fraternel. La liberté seule, fondée au dernier siècle, a rendu possible la fraternité.
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Histoire de la révolution française Tome 2-2
Jules Michelet
- Folio
- Folio Histoire
- 15 Mars 2007
- 9782070343928
Ce spectacle, je dois l'avouer, m'a frappé moi-même d'étonnement. À mesure que je suis entré profondément dans cette étude, j'ai vu que les chefs de parti, les héros de l'histoire convenue, n'ont ni prévu, ni préparé, qu'ils n'ont eu l'initiative d'aucune des grandes choses, d'aucune spécialement de celles qui furent l'oeuvre unanime du peuple au début de la Révolution.Grandes et surprenantes choses ! Mais le coeur qui les fit fut bien plus grand !... Les actes ne sont rien auprès. Cette richesse de coeur fut telle alors, que l'avenir, sans crainte de trouver le fond, peut y puiser à jamais. Tout homme qui en approchera, s'en ira plus homme. Toute âme abattue, brisée, tout coeur d'homme ou de nation n'a, pour se relever, qu'à regarder là ; c'est un miroir où chaque fois que l'humanité se voit, elle se retrouve héroïque, magnanime, désintéressée ; une pureté singulière qui craint l'or comme la boue, est alors la gloire de tous.J. M.
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Présentation et analyse du cours de philosophie de l'historien, de son introduction à l'histoire universelle et de ses discours sur l'unité de la science et sur le système et la vie de Vico. Le spécialiste de Michelet y relève la dimension métaphysique de son enseignement.
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La sorcière avait dix-huit ans ; c'était une belle fille et fort désirable, assez grande de taille, la voix douce et pénétrante. Elle se présenta humblement, «comme une pauvre petite bergerette», démêla au premier regard le roi, qui s'était mêlé exprès à la foule des seigneurs, et quoiqu'il soutînt d'abord qu'il n'était pas le roi, elle lui embrassa les genoux. Mais, comme il n'était pas sacré, elle ne l'appelait que Dauphin : «Gentil Dauphin, dit-elle, j'ai nom Jehanne la Pucelle. Le Roi des cieux vous mande par moi que vous serez sacré et couronné en la ville de Reims, et vous serez lieutenant du Roi des cieux, qui est roi de France.»
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Le premier des manuels d'histoire de l'enseignement secondaire public. Et quelle histoire !
En octobre 1833 paraît un Précis de l'histoire de France jusqu'à la Révolution française. L'auteur, Jules Michelet (1798-1874), âgé de 35 ans, est en pleine possession de son métier d'historien, qu'il consacre désormais au chantier de toute sa vie : l'histoire de France, pilote du vaisseau de l'humanité .
Son Précis figure comme le premier manuel d'histoire de France, appelé à une riche postérité. La rigueur originale de la démarche, la hardiesse contenue de la pensée, la maîtrise frémissante du style confèrent une fraîcheur intacte à cet alphabet de notre passé national.
Un petit bijou de style cinglant.
Jean-Pierre Denis, La Vie -
Pourquoi l'on ne se marie pas
Jules Michelet
- La Part Commune
- La Petite Part
- 9 Octobre 2018
- 9782844183743
Ces textes sont extraits de La Femme, Hachette, 1860. Ce sont trois des quatre chapitres de l'introduction, « Pourquoi l'on ne se marie pas », « La femme lettrée », « La femme ne vit pas sans l'homme ».
Si les travaux sur l'Histoire de Michelet occupent un pan majeur de son oeuvre, ceux plus empreint de sociologie et de philosophie sont à reconsidérer tant il fait figure d'observateur et d'analyste de premier ordre.
Michelet dresse ici une étude philosophique et sociale, non dépourvue de physiologie et de mysticisme. Il s'applique à rapprocher les deux sexes que l'éducation, les lois ou la société se sont plu à vouloir séparer.
Lui qui, en ménage, fut un mari calamiteux, centré sur son oeuvre et sa carrière, se trouva veuf après 15 ans de mariage, sa femme, s'étant réfugiée dans l'alcool, succomba de la tuberculose. Michelet aurait adapté (en l'inversant) une de ses théories visant à dissocier le mariage de l'esprit de famille :
L'épouse scindant son âme en deux, vers ses enfants et ses parents, au détriment de l'époux. Sans doute aussi quelque goût pour les amours ancillaires...
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Histoire de la Révolution Française - tome 1 - NE
Jules Michelet
- Bouquins
- 1 Octobre 1998
- 9782221088845
Pour la nation française, la Révolution est une résurrection. Des profondeurs cachées de l'âme populaire monte un chant glorieux qui abolit une réalité devenue stérile et qui célèbre l'avènement d'une humanité nouvelle. C'est bien ainsi que l'Europe accueillera la parole de la Révolution, comme l'Empire romain, jadis, avait accueilli la parole évangélique : une route jusque-là ignorée s'ouvre, où les siècles futurs trouveront racine. Tel est le paysage où, pendant plus de dix ans, Michelet va s'aventurer, dans une fièvre où l'enchantement et l'angoisse sont constamment mêlés.
A travers la Révolution, Michelet s'abandonne à la quête fascinée des passions humaines confrontées à un drame de nature divine, puisque là, l'homme cherche à fonder une histoire antérieurement gouvernée par les dieux. Mais son vrai projet, c'est sa propre résurrection. Comme tout être vivant au cours de son périple terrestre, il est alors en proie à son propre enfer, rongé par le doute, la désespérance et la mélancolie. Cette image noire de sa propre existence, il va la régénérer en la plongeant dans la lumière. Il en sortira illuminé. Et c'est par là que la lecture de l'Histoire de la Révolution française reste si fondamentale pour tout homme d'aujourd'hui.
Car ici est manifesté de manière exemplaire comment, au-delà de nos déchirements ou de nos incertitudes personnelles, une vision amoureuse du passé peut nous aider à retrouver place dans le devenir humain et à restituer ainsi une signification à notre destin individuel si souvent abandonné au hasard. Contre les puissances de mort à l'oeuvre dans notre temps, Michelet a inscrit ici l'histoire dans une polyphonie somptueuse où la Vie éclate avec une bouleversante fécondité.
Claude Mettra. -
Voyage en Bretagne
Jules Michelet, Honoré de Balzac, Victor Hugo, Prosper Mérimée, Stendhal, Hippolyte Taine, Guy de Maupassant
- Pimientos
- 1 Juin 2004
- 9782912789426
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Voici un livre oublié, car égaré dans le pli des événements, entre guerre étrangère et guerre civile.
Publié à Florence en janvier 1871, moins de trois mois avant le tragique épisode de la Commune de Paris, La France devant l'Europe est une oeuvre crépusculaire, nourrie par le désespoir d'un homme qui n'a pourtant cessé, au cours de son travail d'historien, d'annoncer la "Révélation" d'une humanité enfantée par l'éclair de la Révolution française. Ce petit texte aussi nerveux que précipité, fut écrit dans la fuite et l'exil, face à la défaite et à l'invasion du territoire national par les armées de Bismarck.
C'est donc un livre de l'effondrement, qui tente de penser le désastre avant même son issue. Il ressort de cette prise de parole et d'écriture prématurée une sorte de prophétisme maladroit et sublime, suspendu dans le temps et qui semble être autant écrit pour soi que pour les autres.
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Patrick Bailly-Maître-Grand a beau vouloir revendiquer être un " illusionniste ", ses " machines à distraire ", comme il les appelle, n'ont rien d'illusoire. Elles sont le fruit d'une pensée photographique qui prend corps du principe de révélation qui les justifie et dont elles font l'éloge. Le refus du photographe de recourir aux subterfuges de fabrication que lui tendent les technologies nouvelles pour creuser toujours plus avant les potentialités plastiques du médium photographique en dit long sur les qualités intrinsèquement prospectives de celui-ci. PBMG voudrait-il nous rappeler que la photographie est un art neuf, il ne s'y prendrait pas autrement.
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Le tome III du Journal s'étend de l'année 1861 à la fin de l'année 1867. L'homme qui l'écrit - Michelet est né en 1798 - reste fidèle à sa discipline de travail, à ses idées, à ses habitudes. Et d'abord à celle de rédiger un journal ! Mais si cette coutume quasi quotidienne lui vient de sa jeunesse, les motifs qu'il se donne ou s'imagine pour l'écrire ont varié. Depuis une douzaine d'années Michelet s'est remarié et l'emprise, ou l'inspiration, d'une femme aimée se fait sentir. En 1865, Michelet en arrive, dans une méditation sur son Journal, à déclarer qu'il l'écrit «uniquement pour elle». Comment Michelet vit et voit cet amour, quelles formes prend cette passion continue, sans cesse renouvelée au fil des années, le Journal le montre en nous montrant un Michelet fidèle... à lui-même, soumis à certaines exigences qui lui sont devenues nécessaires et porté à les idéaliser. Le tome III du Journal fournit à cet égard une documentation précieuse, des éléments d'explication et, sans doute, de discussion. Pourtant Michelet insiste, à juste titre, sur le fait que sa vie conjugale lui fut le moyen de réaliser son oeuvre. De ce point de vue le Journal des années 1861-1867 apporte nombre de renseignements utiles à la compréhension d'une période importante de la vie de l'écrivain : celle des grands achèvements. On y suivra la composition des derniers volumes de l'Histoire de France. Par l'étude de Louis XV, de Louis XVI, Michelet rejoint son Histoire de la Révolution Française : en mai 1867 le grand oeuvre est terminé ! En ces mêmes années il écrit La Sorcière (1862), La Bible de l'Humanité (1864), La Montagne (qui paraîtra en 1868), et le Journal nous découvre, dans le détail, ses lectures, ses préoccupations, son travail quotidien. C'est dans ces ouvrages que l'écrivain passionné par l'étude de la nature, par l'histoire des religions, par la foi en la raison, en l'avenir de l'homme, expose, par divers biais, ses convictions. Le Journal qui le montre sous ses aspects divers lui est parfois aussi le moyen de s'interroger sur lui-même, sur ses intérêts variés et qui peuvent sembler divergents. Michelet prolonge le compte rendu de ses journées par des résumés et des méditations qui l'assurent de son «harmonie ». En ces pages qu'il aime consulter, l'historien revoit, interprète son passé, à leur lumière il décide de son présent, prévoit son avenir proche. Et il nous découvre précisément sa complexité alors qu'il pense retrouver son unité.
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Avec ce tome IV s'achève la publication du Journal de Michelet. Ce sont ici les dernières années d'une vie, de 1868 à la fin de 1873 (Michelet meurt le 9 février 1874), qui nous sont présentées. Alors que le Second Empire approche de sa fin, Michelet peut estimer avoir réalisé quelques-unes de ses ambitions majeures. En 1868-1869 il se trouve tout à la fois publier une nouvelle édition de l'Histoire de la Révolution Française et composer la célèbre préface de l'Histoire de France. D'autre part 1869, c'est l'année d'élections qu'il juge décisives et riches de promesses. D'où, pour lui, une période d'intense excitation intellectuelle. Le Journal permet de préciser son action. L'homme qui restait à l'écart intervient avec fougue et autorité dans la vie publique. Il manifeste son soutien à un jeune candidat républicain, Jules Ferry ; il publie de nombreuses lettres dans la presse. Il proclame sa foi dans les idées démocratiques, il se réjouit de sentir le bouillonnement de la jeunesse, de voir une nouvelle génération s'opposer à l'Empire. Il se figure aussi que de telles élections rendent impossible une guerre européenne. Ces premières années du Journal, 1868-1870, nous font voir un Michelet heureux, ardent et optimiste, confiant en un avenir très proche... On sait qu'une fois de plus la réalité ne répondit pas aux attentes du rêve. Les épreuves nationales : guerre, Commune, les souffrances individuelles vont se succéder. Le lecteur du Journal pourra suivre les pérégrinations de l'écrivain en Suisse, en Italie, et ses efforts désespérés. Car Michelet n'abandonne pas la partie, il écrit La France devant l'Europe, entreprend et terminera les trois volumes de son Histoire du XIX? siècle. Mais aussi il est frappé : physiquement d'abord par des attaques qui le diminuent, moralement ensuite comme le montreront les préfaces qu'il compose pour l'Histoire du XIX? siècle. Ainsi s'achèverait dans la désolation une vie que Michelet, en 1869, jugeait comblée. Mais il conserve ses viriles vertus, la force d'une volonté passionnée. Proche de l'imminente mort, il songe à de nouvelles enquêtes, projette encore. Cependant l'inexorable vieillissement accentue sa prise. Elles sont émouvantes dans leur brièveté et malgré leur sécheresse, les dernières pages du Journal. Un grand coeur, à qui fut accordé le don du Verbe, le grand inventeur de rythmes, de formules impérieuses, d'un art nouveau de la prose française, s'obstine à résumer chichement les jours qui passent, à dater quelques notes ; il inscrit un rappel, un fait menu ... la vie manque et va finir.