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« Nietzsche intègre à la philosophie deux moyens d'expression, l'aphorisme et le poème. Ces formes impliquent une nouvelle conception de la philosophie, une nouvelle image du penseur et de la pensée. À l'idéal de la connaissance, à la découverte du vrai, Nietzsche substitue l'interprétation et l'évaluation [.]. Précisément l'aphorisme est à la fois l'art d'interpréter et la chose à interpréter le poème, à la fois d'évaluer et la chose à évaluer [.]. Le philosophe de l'avenir est artiste et médecin, en un mot, législateur. » Cette étude magistrale du grand philosophe, emporté par la démence puis « trahi » par sa soeur qui « essaya de mettre Nietzsche au service du national-socialisme », fut publiée par Gilles Deleuze en 1965 et régulièrement rééditée. Elle comporte une partie biographique, une analyse très sensible de la philosophie nietzschéenne, un dictionnaire des principaux personnages et des extraits de l'oeuvre choisis par Gilles Deleuze.
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"Le projet le plus général de Nietzsche consiste en ceci : introduire en philosophie les concepts de sens et de valeur. Nietzsche n'a jamais caché que la philosophie du sens et des valeurs dut être une critique. Que Kant n'ait pas mené la vraie critique, parce qu'il n'a pas su en poser le problème en termes de valeurs, tel est même un des mobiles principaux de l'oeuvre de Nietzsche". Cette analyse rigoureuse et critique de la philosophie de Nietzsche est une lumineuse introduction à l'oeuvre d'un philosophe trop souvent réduit au nihilisme, à la volonté de puissance et l'image du surhomme.
Gilles Deleuze remarque que "la philosophie moderne présente des amalgames, qui témoignent de sa vigueur et de sa vivacité, mais qui comportent aussi des dangers pour l'esprit" et que la force du projet philosophique de Nietzsche dans le "dépassement" de la métaphysique est "de dénoncer toutes les mystifications qui trouvent dans la dialectique un dernier refuge. La philosophie de Nietzsche a une grande portée polémique".
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« Une critique immanente, la raison comme juge de raison, tel est le principe essentiel de la méthode dite transcendantale. Cette méthode se propose de déterminer : la vraie nature des intérêts ou des fins de la raison - les moyens de réaliser ces intérêts. » Dans cet essai, Gilles Deleuze entreprend une analyse de la méthode philosophique employée par Kant dans ses trois grands livres, Critique de la raison pure, Critique de la raison pratique, Critique du jugement.
« Il nous suffit de retenir le principe d'une thèse essentielle de la Critique en général : il y a des intérêts de la raison qui diffèrent en nature. Ces intérêts forment un système organique et hiérarchisé qui est celui des fins de l'être raisonnable. » Mais, précise Gilles Deleuze, « une faculté législatrice ne supprime pas tout emploi des autres facultés. Suivant chaque Critique, l'entendement, la raison, l'imagination entreront dans des rapports divers sous la présidence d'une de ces facultés. »
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Le mot "signe" est un des mots les plus fréquents de la Recherche, notamment dans la systématisation finale qui constitue Le Temps retrouvé. La Recherche se présente comme l'exploration des différents mondes de signes, qui s'organisent en cercles et se recoupent en certains points. Car les signes sont spécifiques et constituent la matière de tel ou tel monde. On le voit déjà dans les personnages secondaires : Norpois et le chiffre diplomatique, Saint-Loup et les signes stratégiques, Cottard et les symptômes médicaux.
Un homme peut être habile à déchiffrer les signes d'un domaine, mais rester idiot dans tout autre cas : ainsi Cottard, grand clinicien. Bien plus, dans un domaine commun, les mondes se cloisonnent : les signes des Verdurin n'ont pas cours chez les Guermantes, inversement le style de Swann ou les hiéroglyphes de Charlus ne passent pas chez les Verdurin. L'unité de tous les mondes est qu'ils forment des systèmes de signes émis par des personnes, des objets, des matières ; on ne découvre aucune vérité, on n'apprend rien, sinon par déchiffrage et interprétation.
L'oeuvre de Proust n'est pas un exercice de mémoire, volontaire ou involontaire, mais, au sens le plus fort du terme, une recherche de la vérité qui se construit par l'apprentissage des signes. Il ne s'agit pas de reconstituer le passé mais de comprendre le réel en distinguant le vrai du faux.
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« Durée, mémoire, élan vital marquent les grandes étapes de la philosophie bergsonienne. L'objet de ce livre est la détermination du rapport entre ces trois notions et du progrès qu'elles impliquent. L'intuition est la méthode du bergsonisme (.) et l'intuition telle qu'il l'entend méthodiquement suppose la durée. » Analysant le travail philosophique de Bergson, Gilles Deleuze s'interroge sur la possibilité d'établir une méthode philosophique rigoureuse et précise, fondée sur l'intuition et sur la manière dont Bergson en a élaboré les règles pour construire sa philosophie. Il s'attache à étudier les relations établies tout au long de l'oeuvre, entre les trois concepts majeurs de la philosophie bergsonienne : la durée comme donnée immédiate, la mémoire comme existence virtuelle et l'élan vital comme mouvement de la différenciation.
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Un concept de différence implique une différence qui n'est pas seulement entre deux choses, et qui n'est pas non plus une simple différence conceptuelle. Faut-il aller jusqu'à une différence infinie (théologie) ou se tourner vers une raison du sensible (physique) ? À quelles conditions constituer un pur concept de la différence ?
Un concept de la répétition implique une répétition qui n'est pas seulement celle d'une même chose ou d'un même élément. Les choses ou les éléments supposent une répétition plus profonde, rythmique. L'art n'est-il pas à la recherche de cette répétition paradoxale, mais aussi la pensée (Kierkegaard, Nietzsche, Péguy) ?
Quelle chance y a-t-il pour que les deux concepts, de différence pure et de répétition profonde, se rejoignent et s'identifient ?
Gilles Deleuze était professeur de philosophie à l'Université de Paris VIII-Vincennes.
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Le mot « signe » est un des mots les plus fréquents de la Recherche, notamment dans la systématisation finale qui constitue Le Temps retrouvé. La Recherche se présente comme l'exploration des différents mondes de signes, qui s'organisent en cercles et se recoupent en certains points. Car les signes sont spécifiques et constituent la matière de tel ou tel monde. On le voit déjà dans les personnages secondaires : Norpois et le chiffre diplomatique, Saint-Loup et les signes stratégiques, Cottard et les symptômes médicaux. Un homme peut être habile à déchiffrer les signes d'un domaine, mais rester idiot dans tout autre cas : ainsi Cottard, grand clinicien. Bien plus, dans un domaine commun, les mondes se cloisonnent : les signes des Verdurin n'ont pas cours chez les Guermantes, inversement le style de Swann ou les hiéroglyphes de Charlus ne passent pas chez les Verdurin. L'unité de tous les mondes est qu'ils forment des systèmes de signes émis par des personnes, des objets, des matières ; on ne découvre aucune vérité, on n'apprend rien, sinon par déchiffrage et interprétation.
L'oeuvre de Proust n'est pas un exercice de mémoire, volontaire ou involontaire, mais, au sens le plus fort du terme, une recherche de la vérité qui se construit par l'apprentissage des signes. Il ne s'agit pas de reconstituer le passé mais de comprendre le réel en distinguant le vrai du faux.
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Avec Hume, l'empirisme ne se définit plus essentiellement par l'origine sensible des idées.
Il développe trois problèmes, les relations, les cas, les illusions. D'une part, les relations sont toujours extérieures à leurs termes, et dépendent de principes d'association qui en déterminent l'établissement et l'exercice (croyance). D'autre part, ces principes d'association n'agissent qu'en fonction des passions, pour indiquer des "cas" dans un monde de la culture ou du droit : c'est tout l'associationnisme qui est au service d'une pratique du droit, de la politique et de l'économie (suffit-il, pour devenir propriétaire d'une cité abandonnée, de lancer un javelot sur la porte, ou faut-il toucher la porte du doigt ?).
Enfin, de telles règles de légitimité des relations peuvent-elles être séparées des fictions, des croyances illégitimes qui les accompagnent ou les doublent ? Si bien que la philosophie est moins critique des erreurs que dénonciation des illusions inévitables. Dans tous ces domaines, l'empirisme opère la substitution de la croyance pratique au savoir, dans une entreprise athée qui consiste à naturaliser la croyance.
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« Une critique immanente, la raison comme juge de la raison, tel est le principe essentiel de la méthode dite transcendantale. Cette méthode se propose de déterminer : la vraie nature des intérêts ou des fins de la raison. les moyens de réaliser ces intérêts. » Dans cet essai, Gilles Deleuze entreprend une analyse de la méthode philosophique employée par Kant dans ses trois grands livres, Critique de la raison pure, Critique de la raison pratique, Critique du jugement.
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Analysant le travail philosophique de Bergson, Gilles Deleuze s'interroge sur la possibilité d'établir une méthode philosophique rigoureuse et précise, fondée sur l'intuition et sur la manière dont Bergson en a élaboré les règles pour construire sa philosophie. Il s'attache à étudier les relations établies tout au long de l'oeuvre, entre les trois concepts majeurs de la philosophie bergsonienne, la durée comme donnée immédiate, la mémoire comme existence virtuelle et l'élan vital comme mouvement de la différenciation.
Gilles Deleuze était professeur de philosophie, enseignant à l'Université de Paris VIII-Vincennes jusqu'en 1987. Il est auteur de plusieurs ouvrages dont certains sont republiés dans la collection " Quadrige ".
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Cette analyse rigoureuse et critique de la philosophie de Nietzsche est une lumineuse introduction à l'oeuvre d'un philosophe trop souvent réduit au nihilisme, à la volonté de puissance et à l'image du surhomme. " La philosophie de Nietzsche a une grande portée polémique ", remarque G. Deleuze. Gilles Deleuze (1925-1995) était professeur de philosophie à l'Université de Paris VIII-Vincennes. Il est l'auteur d'une oeuvre philosophique parmi les plus commentées dans le monde.
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" Cet ouvrage traduit une fine intelligence de l'écriture comme de l'univers proustiens. Fondé sur l'étude des signes tels qu'ils se présentent dans la Recherche, il approfondit aussi la production et la multiplication des signes eux-mêmes participant à la composition de la cathédrale proustienne. À ces deux angles d'études, qui n'ont été réunis que lors de la deuxième édition de l'ouvrage de Gilles Deleuze, se joint un troisième, élaboré pour un volume collectif italien, qui clôt l'ouvrage par une réflexion sur la folie dans l'oeuvre de Proust. Ainsi le critique dresse-t-il tout d'abord une typologie des signes, dessinant par là même les contours de son champ d'étude, puis sont explorés les rapports entre signe et vérité, pour en venir à la question de l'apprentissage, problème essentiel dans une oeuvre de la mémoire résolument tournée vers l'avenir et le progrès. Le lecteur est ensuite invité à observer les signes de l'art qui, par leur caractère immatériel, touchent inéluctablement à la question de l'essence, quand la mémoire se trouve ne jouer là qu'un rôle secondaire. [...] L'analyse de Gilles Deleuze s'achève par une réflexion sur la présence et la fonction de la folie dans ce texte, sous le signe de l'araignée. " (C. Zoulim) Gilles Deleuze, philosophe, a été, dans la première partie de son oeuvre, un lecteur interprète particulièrement éclairant de Bergson, Nietzsche et Spinoza.
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Nietzsche et la philosophie (5e édition)
Gilles Deleuze
- Puf
- Quadrige
- 30 Septembre 2005
- 9782130551409
Cette analyse rigoureuse et critique de la philosophie de Nietzsche est une lumineuse introduction à l'oeuvre d'un philosophe trop souvent réduit au nihilisme, à la volonté de puissance et à l'image du surhomme.
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" nietzsche intègre à la philosophie deux moyens d'expression, l'aphorisme et le poème.
Ces formes impliquent une nouvelle conception de la philosophie, une nouvelle image du penseur et de la pensée. à l'idéal de la connaissance, à la découverte du vrai, nietzsche substitue l'interprétation et l'évaluation... précisément l'aphorisme est à la fois l'art d'interpréter et la chose à interpréter ; le poème, à la fois d'évaluer et la chose à évaluer... le philosophe de l'avenir est artiste et médecin, en un mot, législateur.
" cette étude magistrale du grand philosophe, emporté par la démence puis " trahi " par sa soeur qui " essaya de mettre nietzsche au service du national-socialisme ", fut publiée par gilles deleuze en 1965 et régulièrement rééditée. elle comporte une partie biographique, une analyse très sensible de la philosophie nietzschéenne, un dictionnaire des principaux personnages et des extraits de l'oeuvre choisis par gilles deleuze.
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Nietzsche et philosophie
Gilles Deleuze
- Puf
- Bibliotheque De Philosophie Contemporaine
- 1 Avril 1991
- 9782130435969
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Un concept de différence implique une différence qui n'est pas seulement entre deux choses, et qui n'est pas non plus une simple différence conceptuelle. Faut-il aller jusqu'à une différence infinie (théologie) ou se tourner vers une raison du sensible (physique) ? A quelles conditions constituer un pur concept de la différence ?
Un concept de la répétition implique une répétition qui n'est pas seulement celle d'une même chose ou d'un même élément. Les choses ou les éléments supposent une répétition plus profonde, rythmique. L'art n'est-il pas à la recherche de cette répétition paradoxale, mais aussi la pensée (Kierkegaard, Nietzsche, Péguy) ?
Quelle chance y a-t-il pour que les deux concepts, de différence pure et de répétition profonde, se rejoignent et s'identifient ?
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" Nietzsche intègre à la philosophie deux moyens d'expression, l'aphorisme et le poème.
Ces formes impliquent une nouvelle conception de la philosophie, une nouvelle image du penseur et de la pensée. A l'idéal de la connaissance, à la découverte du vrai, Nietzsche substitue l'interprétation et l'évaluation... Précisément l'aphorisme est à la fois l'art d'interpréter et la chose à interpréter ; le poème, à la fois d'évaluer et la chose à évaluer... Le philosophe de l'avenir est artiste et médecin, en un mot, législateur.
" Cette étude magistrale du grand philosophe, emporté par la démence puis " trahi " par sa soeur qui " essaya de mettre Nietzsche au service du national-socialisme ", fut publiée par Gilles Deleuze en 1965 et régulièrement rééditée. Elle comporte une partie biographique, une analyse très sensible de la philosophie nietzschéenne, un dictionnaire des principaux personnages et des extraits de l'oeuvre choisis par Gilles Deleuze.
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Quel est le rapport entre les trois concepts fondamentaux de Durée, de Mémoire et d'Elan vital ? Quel progrès marquent-ils dans la philosophie de Bergson ? Il nous semble que la Durée définit essentiellement une multiplicité virtuelle (ce qui diffère en nature). La Mémoire apparaît alors comme la coexistence de tous les degrés de différence dans cette multiplicité, dans cette virtualité. L'Elan vital enfin désigne l'actualisation de ce virtuel suivant des lignes de différenciation qui correspondent avec les degrés - jusqu'à cette ligne précise de l'homme où l'Elan vital prend conscience de soi.