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Éditions de Minuit
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Sur Spinoza. Cours novembre 1980 - mars 1981
Gilles Deleuze
- Éditions de Minuit
- Paradoxe
- 3 Octobre 2024
- 9782707355591
Juste après la destruction de l'université de Vincennes en 1980, Deleuze consacre ses premiers cours dans les nouveaux locaux de Saint-Denis à l'Éthique de Spinoza. Ce n'est certainement pas un hasard, étant donné la place centrale chez Deleuze de cette oeuvre immense, unique dans l'histoire de la philosophie, à laquelle il a consacré deux livres.
Ce cours est constitué de quinze séances au cours desquelles Deleuze veut montrer l'importance, non pas théorique, mais profondément vitale de la philosophie de Spinoza. Dans cette traversée, sont abordées des questions fondamentales du spinozisme. Comment se défaire de la négativité des passions mauvaises (haine, ressentiment, envie) ? Comment en finir avec le jugement moral (bien et mal) pour lui substituer une éthique du bon et du mauvais ? Ces questions engagent chez Spinoza une nouvelle théorie des signes. Quels signes doivent guider les existences si elles veulent atteindre, au cours même de cette vie, une forme d'éternité ? Dès lors, quelle différence entre l'éternité - expérimentée ici et maintenant - et l'immortalité que philosophies et religions nous promettent ? De séance en séance, Deleuze montre comment Spinoza met fin à un monde fortement hiérarchisé dont Dieu était le sommet autoritaire et impénétrable, un monde où les individus étaient égarés par des signes sombres et équivoques, pour proposer un monde où règne la lumière de la raison, où Dieu se confond avec les puissances de la nature, où désormais les êtres sont tous à égalité, capables de posséder leur puissance de vie, pourvu qu'ils apprennent à en connaître la logique et la valeur. -
De 1970 à 1987, Gilles Deleuze a donné un cours hebdomadaire à l'université expérimentale de Vincennes, puis de Saint-Denis à partir de 1980. Les huit séances de 1981 retranscrites et annotées dans le présent volume sont entièrement consacrées à la question de la peinture.
Quel rapport la peinture entretient-elle avec la catastrophe, avec le chaos ? Comment conjurer la grisaille et aborder la couleur ? Qu'est-ce qu'une ligne sans contour ? Qu'est-ce qu'un plan, un espace optique pur, un régime de couleur ?...
Cézanne, Van Gogh, Michel-Ange, Turner, Klee, Pollock, Mondrian, Bacon, Delacroix, Gauguin ou le Caravage sont pour Deleuze l'occasion de convoquer des concepts philosophiques importants : diagramme, code, digital et analogique, modulation. Avec ses étudiants, il renouvelle ces concepts qui bouleversent notre compréhension de l'activité créatrice des peintres. Concrète et joyeuse, la pensée de Deleuze est ici saisie au plus près de son mouvement propre. -
Capitalisme et schizophrénie Tome 1 ; l'anti-Oedipe
Gilles Deleuze
- Éditions de Minuit
- Critique
- 1 Mars 1972
- 9782707300676
Qu'est-ce que l'inconscient ? Ce n'est pas un théâtre, mais une usine, un lieu et un agent de production. Machines désirantes : l'inconscient n'est ni figuratif ni structural, mais machinique. - Qu'est-ce que le délire ? C'est l'investissement inconscient d'un champ social historique. On délire les races, les continents, les cultures. La schizo-analyse est à la fois l'analyse des machines désirantes et des investissements sociaux qu'elles opèrent. - Qu'est-ce qu'oedipe ? L'histoire d'une longue -erreur -, qui bloque les forces productives de l'inconscient, les fait jouer sur un théâtre d'ombres où se perd la puissance révolutionnaire du désir, les emprisonne dans le système de la famille.
Le " familialisme " fut le rêve de la psychiatrie ; la psychanalyse l'accomplit, et les formes modernes de la psychanalyse et de la psychiatrie n'arrivent pas à s'en débarrasser. Tout un détournement de l'inconscient, qui nous empêche à la fois de comprendre et de libérer le processus de la schizophrénie.
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La philosophie théorique de spinoza est une des tentatives les plus radicales pour constituer une ontologie pure : une seule substance absolument infinie, avec tous les attributs, les êtres n'étant que des manières d'être de cette substance.
Mais pourquoi une telle ontologie s'appelle-t-elle ethique ? quel rapport y a-t-il entre la grande proposition spéculative et les propositions pratiques qui ont fait le scandale du spinozisme ? l'éthique est la science pratique des manières d'être. c'est une éthologie, non pas une morale. l'opposition de l'éthique avec la morale, le lien des propositions éthiques avec la proposition ontologique, sont l'objet de ce livre qui présente, de ce point de vue, un dictionnaire des principales notions de spinoza.
D'où vient la place très particulière de spinoza, la façon dont il concerne immédiatement le non-philosophe autant que le philosophe ?
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Cinéma Tome 1 : l'image-mouvement
Gilles Deleuze
- Éditions de Minuit
- Critique
- 1 Octobre 1983
- 9782707306593
Cette étude n'est pas une histoire du cinéma, mais un essai de classification des images et des signes tels qu'ils apparaissent au cinéma. On considère ici un premier type d'image, l'image-mouvement, avec ses variétés principales, image-perception, image-affection, image-action, et les signes (non linguistiques) qui les caractérisent. Tantôt la lumière entre en lutte avec les ténèbres, tantôt elle développe son rapport avec le blanc. Les qualités et les puissances tantôt s'expriment sur des visages, tantôt s'exposent dans des " espaces quelconques ", tantôt révèlent des mondes originaires, tantôt s'actualisent dans des milieux supposés réels. Les grands auteurs de cinéma inventent et composent des images et des signes, chacun à sa manière. Ils ne sont pas seulement confrontables à des peintres, des architectes, des musiciens mais à des penseurs. Il ne suffit pas de se plaindre ou de se féliciter de l'invasion de la pensée par l'audio-visuel ; il faut montrer comment la pensée opère avec les signes optiques et sonores de l'image-mouvement, et aussi d'une image-temps plus profonde, pour produire parfois de grandes oeuvres.
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Pourquoi réunir des textes d'entretiens qui s'étendent presque sur vingt ans ? ii arrive que des pourparlers durent si longtemps qu'on ne sait plus s'ils font encore partie de la guerre ou déjà de la paix.
Ii est vrai que la philosophie ne se sépare pas d'une colère contre l'époque, mais aussi d'une sérénité qu'elle nous assure. la philosophie cependant n'est pas une puissance. les religions, les etats, le capitalisme, la science, le droit, l'opinion, la télévision sont des puissances, mais pas la philosophie. la philosophie peut avoir de grandes batailles intérieures (idéalisme - réalisme, etc.), mais ce sont des batailles pour rire.
N'étant pas une puissance, la philosophie ne peut pas engager de bataille avec les puissances, elle mène en revanche une guerre sans bataille, une guérilla contre elles. et elle ne peut pas parler avec elles, elle n'a rien à leur dire, rien à communiquer, et mène seulement des pourparlers. comme les puissances ne se contentent pas d'être extérieures, mais aussi passent en chacun de nous, c'est chacun de nous qui se trouve sans cesse en pourparlers et en guérilla avec lui-même, grâce à la philosophie.
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Comment l'image-temps surgit-elle ? sans doute avec la mutation du cinéma, après la guerre, quand les situations sensori-motrices font place à des situations optiques et sonores pures (néo-réalisme).
Mais la mutation était préparée depuis longtemps, sous des modes très divers (ozu, mais aussi mankiewic, ou même la comédie musicale). l'image-temps ne supprime pas l'image-mouvement, elle renverse le rapport de subordination au lieu que le temps soit le nombre ou la mesure du mouvement, c'est-à-dire une représentation indirecte, le mouvement n'est plus que la conséquence d'une présentation directe du temps : par là même, un faux mouvement, un faux raccord.
Le faux raccord est un exemple de " coupure irrationnelle ". et, tandis que le cinéma du mouvement opère des enchaînements d'images par coupures rationnelles, le cinéma du temps procède à des ré-enchaînements sur coupure irrationnelle (notamment entre l'image sonore et l'image visuelle).
C'est une erreur de dire que l'image cinématographique est forcément au présent. l'image-temps directe n'est pas au présent, pas plus qu'elle n'est souvenir.
Elle rompt avec la succession empirique et avec la mémoire psychologique, pour s'élever à un ordre ou une série du temps (welles, resnais, godard...). ces signes de temps sont inséparables de signes de pensée et de signes de parole. mais comment la pensée se présente-t-elle au cinéma et quels sont les actes de parole spécifiquement cinématographiques ?
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Comment Foucault définit-il « voir » et « parler », de manière à constituer une nouvelle compréhension du Savoir ?
Qu'est-ce qu'un « énoncé », à cet égard, dans sa différence avec les mots, les phrases et les propositions ?
Comment Foucault détermine-t-il les rapports de forces, de manière à constituer une nouvelle conception du Pouvoir ?
Pourquoi faut-il un troisième axe, qui permette de « franchir la ligne » ? Quelle est cette Ligne du Dehors toujours invoquée par Foucault ? Quel en est le sens politique, littéraire, philosophique ?
En quoi la « mort de l'homme » est-elle un évènement qui n'est ni triste ni catastrophique, mais une mutation dans les choses et la pensée ?
Ce livre se propose d'analyser ces questions et réponses de Foucault, qui forment une des plus grandes philosophies du XXe siècle, ouvrant un avenir du langage et de la vie.
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Le pli a toujours existé dans les arts, mais le propre du baroque est de porter le pli à l'infini.
Si la philosophie de leibniz est baroque par excellence, c'est parce que tout se plie, se déplie, se replie. sa thèse la plus célèbre est celle de l'âme comme " monade " sans porte ni fenêtre, qui tire d'un sombre fond toutes ses perceptions claires : elle ne peut se confondre que par analogie avec l'intérieur d'une chapelle baroque, de marbre noir, où la lumière n'arrive que par des ouvertures imperceptibles à l'observateur du dedans : aussi l'âme est-elle pleine de plis obscurs.
Pour découvrir un néo-baroque moderne, il suffit de suivre l'histoire du pli infini dans tous les arts : " pli selon pli " avec la poésie de mallarmé et le roman de proust, mais aussi l'oeuvre de michaux, la musique de boulez, la peinture de hantaï.
Et ce néoleibnizianisme n'a cessé d'inspirer la philosophie.
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A travers des séries de paradoxes antiques et modernes, ce livre cherche à déterminer le statut du sens et du non-sens, et d'abord leur lieu.
Où se passe exactement ce qu'on appelle un " événement " ? la profondeur, la hauteur et la surface entrent dans des rapports complexes constitutifs de la vie. les stoïciens furent un nouveau type de philosophes. lewis carroll fut un nouveau type d'écrivain, parce qu'il partait à la conquête des surfaces. il se peut que cette conquête soit le plus grand effort de la vie psychique, dans la sexualité comme dans la pensée.
Et que, dans le sens et le non-sens, " le plus profond c'est la peau ".
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- Comment une autre langue se crée dans la langue, de telle manière que le langage tout entier tende vers sa limite ou son propre " dehors " ? - Comment la possibilité de la psychose et la réalité du délire s'inscrivent dans ce parcours ? - Comment le dehors du langage est fait de visions et d'auditions non-langagières, mais que seul le langage rend possibles ? - Pourquoi les écrivains sont dès lors, à travers les mots, des coloristes et des musiciens ?
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L'ile deserte et autres textes
Gilles Deleuze
- Éditions de Minuit
- Paradoxe
- 25 Janvier 2002
- 9782707317612
" quoi de plus gai qu'un air du temps ? (.
) il y a actuellement beaucoup d'études profondes sur ces concepts de différence et de répétition. tant mieux si j'y participe, et si, après d'autres, je pose la question : comment faire en philosophie ? nous sommes à la recherche d'une " vitalité ". même la psychanalyse a besoin de s'adresser à une " vitalité " chez le malade, que le malade a perdue, mais la psychanalyse aussi. la vitalité philosophique est très proche de nous, la vitalité politique aussi.
Nous sommes proches de beaucoup de choses et de beaucoup de répétitions décisives et de beaucoup de changements. " gilles deleuze, mars 1968.
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Presentation de sacher-masoch
Gilles Deleuze
- Éditions de Minuit
- Reprise
- 11 Octobre 2007
- 9782707320100
Avec Sacher-Masoch s'ouvre un univers de phantasmes et de suspens, rempli de femmes de pierre, de travestis, de gestes punisseurs, de crucifixions et même de châtiments pour des fautes non encore commises. L'esprit artistique fait de chaque pose une oeuvre d'art, l'esprit juridique y noue de rigoureux contrats entre la victime et le bourreau. Gilles Deleuze montre que le masochisme n'est ni le contraire ni le complément du sadisme, mais un monde à part, avec d'autres techniques et d'autres effets.
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Deux régimes de fous. Textes et entretiens 1975-1995
Gilles Deleuze
- Éditions de Minuit
- Paradoxe
- 20 Septembre 2003
- 9782707318343
" le vieux fascisme si actuel et puissant qu'il soit dans beaucoup de pays, n'est pas le nouveau problème actuel.
On nous prépare d'autres fascismes. tout un néo - fascisme s'installe par rapport auquel l'ancien fascisme fait figure de folklore [. ]. au lieu d'être une politique et une économie de guerre, le néo - fascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d'une " paix " non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de microfascistes, chargés d'étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma.
" gilles deleuze, février 1977.
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Spinoza et le problème de l'expression
Gilles Deleuze
- Éditions de Minuit
- Arguments
- 1 Novembre 1968
- 9782707300072
Le spinozisme pose aujourd'hui les problmes les plus actuels concernant le rle compar de l'ontologie, de l'pistmologie, de l'anthropologie politique. L'objet de ce livre est de dterminer le rapport de ces trois dimensions qui s'ordonnent suivant un concept systmatique, celui d'expression : la substance s'exprime dans les attributs, les attributs s'expriment dans les modes, les ides sont expressives.
Les dfinitions courantes de la philosophie ne s'appliquent pas Spinoza : penseur solitaire, scandaleux et ha, qui conoit la philosophie comme une entreprise de libration et de dmystification radicales, n'ayant d'quivalent que chez Lucrce ou, plus tard, chez Nietzsche. Le spinozisme pose aujourd'hui les problmes les plus actuels, concernant le rle compar de l'ontologie (thorie de la substance), de l'pistmologie (thorie de l'ide), de l'anthropologie politique (thorie des modes, des passions et des actions). L'objet de ce livre est de dterminer le rapport de ces trois dimensions : l'affirmation spculative ou l'univocit de l'tre dans la thorie de la substance ; la production du vrai ou la gense du sens dans la thorie de l'ide ; la joie pratique ou l'limination des passions tristes, l'organisation slective des passions dans la thorie des modes.
Ces trois dimensions s'ordonnent suivant un concept systmatique, celui d'expression (la substance s'exprime dans les attributs, les attributs s'expriment dans les modes, les ides sont expressives). Et sans doute le concept d'expression a une longue histoire avant Spinoza, pendant tout le Moyen ge et la Renaissance. Il a aussi avec Leibniz un dveloppement trs diffrent de celui que lui donne Spinoza. La seule chose commune entre Leibniz et Spinoza, c'est pourtant qu'ils fondent la premire grande raction anti-cartsienne sur cette notion thorique et pratique. Mais la manire dont Spinoza la comprend, lui donnant une structure nouvelle, est peut-tre au coeur de sa pense et de son style, et forme un des secrets de L'thique : livre double, compos d'une part par l'enchanement continu des propositions, dmonstrations et corollaires, d'autre part par la chane violente et discontinue des scolies - livre deux fois expressif.
----- Table des matires -----
Introduction : Rle et importance de l'expression Premire partie : Les triades de la substance Chapitre I : Distinction numrique et distinction relle - Chapitre II : L'attribut comme expression - Chapitre III : Attributs et noms divins - Chapitre IV : L'absolu - Chapitre V : La puissance Deuxime partie : Le paralllisme et l'immanence Chapitre VI : L'expression dans le paralllisme - Chapitre VII : Les deux puissances et l'ide de Dieu - Chapitre VIII : Expression et ide - Chapitre IX : L'inadquat - Chapitre X : Spinoza contre Descartes - Chapitre XI : L'immanence et les lments historiques de l'expression Troisime partie : Thorie du mode fini Chapitre XII : L'essence de mode : passage de l'infini au fini - Chapitre XIII : L'existence du mode - Chapitre XIV : Qu'est-ce que peut un corps ? - Chapitre XV : Les trois ordres et le problme du mal - Chapitre XVI : Vision thique du monde - Chapitre XVII : Les notions communes - Chapitre XVIII : Vers le troisime genre - Chapitre XIX : Batitude Conclusion : Thorie de l'expression chez leibniz et chez spinoza (l'expressionnisme en philosophie) Appendice : tude formelle du plan de l'thique et du rle des scolies dans la ralisation de ce plan
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Lettres et autres textes est le troisième et dernier volume des textes posthumes de Gilles Deleuze, publié à l'occasion du vingtième anniversaire de sa disparition. Il regroupe de nombreuses lettres adressées à ses contemporains (Michel Foucault, Pierre Klossowski, François Châtelet ou Clément Rosset). Particulièrement importantes à cet égard sont les lettres adressées à Félix Guattari, qui constituent un témoignage irremplaçable sur leur « travail à deux », deL'Anti-Odipe jusqu'à Qu'est-ce que la philosophie ? On y trouve aussi des lettres plus tardives adressées à des étudiants qui l'interrogent sur son oeuvre et lui permettent de l'éclairer d'un regard nouveau. Y figurent ensuite un ensemble de textes introuvables ou inédits, comme certains essais de jeunesse, quelques dessins insolites, ou un long entretien de 1973 sur L'Anti-Odipe avec Guattari.
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Périclès et verdi ; la philosophie de François Châtelet
Gilles Deleuze
- Éditions de Minuit
- Essais
- 1 Septembre 1988
- 9782707311870
François Châtelet est mort en décembre 1985. Deux ans après, le Collège de philosophie lui rendait hommage au cours de deux journées où, philosophes, journalistes, comédiens et musiciens sont venus évoquer ou analyser la vie et l'oeuvre du penseur.
La dernière table ronde devait aborder la crise de la raison. Gilles Deleuze fut le dernier à parler et c'est le texte qu'il a prononcé qui est publié.
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Qu'est-ce que la philosophie ?
Gilles Deleuze, Félix Guattari
- Éditions de Minuit
- Reprise
- 8 Janvier 2019
- 9782707345363
La philosophie n'est ni contemplation, ni réflexion, ni communication. Elle est l'activité qui crée les concepts. Comment se distingue-t-elle de ses rivales, qui prétendent nous fournir en concepts (comme le marketing aujourd'hui) ? La Philosophie doit nous dire quelle est la nature créative du concept, et quels en sont les concomitants : la pure immanence, le plan d'immanence, et les personnages conceptuels.Par là, la philosophie se distingue de la science et de la logique. Celles-ci n'opèrent pas par concepts, mais par fonctions, sur un plan de référence et avec des observateurs partiels. L'art opère par percepts et affects, sur un plan de composition avec des figures esthétiques. La philosophie n'est pas interdisciplinaire, elle est elle-même une discipline entière qui entre en résonance avec la science et avec l'art, comme ceux-ci avec elle : trouver le concept d'une fonction, etc.
C'est que les trois plans sont les trois manières dont le cerveau recoupe le chaos, et l'affronte. Ce sont les Chaoïdes. La pensée ne se constitue que dans ce rapport où elle risque toujours de sombrer.SommaireIntroduction. Ainsi donc la question. -
Capitalisme et schizophrénie Tome 2 ; mille plateaux
Gilles Deleuze, Félix Guattari
- Éditions de Minuit
- Critique
- 1 Octobre 1980
- 9782707303073
L'espace lisse, ou nomos : sa différence avec l'espace strié.
- ce qui remplit l'espace lisse : le corps, sa différence avec l'organisme.
- ce qui se distribue dans cet espace : rhizome, meutes et multiplicités. - ce qui se passe : les devenirs et les intensités. - les coordonnées tracées : territoires, terre et déterritorialisations, cosmos.
- les signes correspondants, le langage et la musique (les ritournelles). - agencement des espaces-temps : machine de guerre et appareil d'etat.
Chaque thème est censé constituer un " plateau ", c'est-à-dire une région continue d'intensités.
Le raccordement des régions se fait à la fois de proche en proche et à distance, suivant les lignes de rhizome, qui concernent les éléments de l'art, de la science et de la politique.
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Écrites en anglais, pour la télévision, entre 1975 et 1982, ces quatre oeuvres, dont deux sont muettes, ont été mises en scène et réalisées par Samuel Beckett. Produites par la Süddeutscher Rundfunk, elles ont été diffusées en Allemagne entre 1977 et 1983, puis en Grande-Bretagne et en Irlande. Elles sont à l'origine de L'Épuisé, le texte de Gilles Deleuze sur l'ensemble de l'oeuvre de Samuel Beckett.
- Quad, écrit en anglais en 1982.
- Trio du Fantôme, écrit en anglais en 1975.
- ... que nuages..., écrit en anglais en 1976.
- Nacht und Träume, écrit en anglais en 1982.
Trio du Fantôme, ... que nuages..., Quad, Nacht und Traüme font partie de ce que Deleuze nomme chez Beckett la langue des images et des espaces, celle qui « reste en rapport avec le langage, mais se dresse ou se tend dans ses trous, ses écarts ou ses silences. Tantôt elle opère elle-même en silence, tantôt elle se sert d'une voix enregistrée qui la présente, et, bien plus, elle force les paroles à devenir image, mouvement, chanson, poème. Sans doute naît-elle dans les romans et les nouvelles, passe-t-elle par le théâtre, mais c'est à la télévision qu'elle accomplit son opération propre, distincte des deux premières. Quad sera Espace avec silence et éventuellement musique. Trio du Fantôme sera Espace avec voix présentatrice et musique. ... que nuages... sera Image avec voix et poème. Nacht und Traüme sera Image avec silence, chanson et musique ».
Ce recueil est paru en 1992.
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Kafka ; pour une litterature mineure
Gilles Deleuze, Félix Guattari
- Éditions de Minuit
- Critique
- 1 Avril 1975
- 9782707300584
Force de kafka.
Politique de kafka. déjà les lettres d'amour sont une politique où kafka se vit lui-même comme un vampire. les nouvelles ou les récits tracent des devenirs-animaux qui sont autant de lignes de fuite actives. les romans, illimités plutôt qu'inachevés, opèrent un démontage des grandes machines sociales présentes et a venir.
Au moment même où il les brandit, et s'en sert comme d'un paravent, kafka ne croit guère à la loi, à la culpabilité, à l'angoisse.
à l'intériorité. ni aux symboles, aux métaphores ou aux allégories. il ne croit qu'à des architectures et à des agencements dessinés par toutes les formes de désir. ses lignes de fuite ne sont jamais un refuge, une sortie hors du monde. c'est au contraire un moyen de détecter ce qui se prépare, et de devancer les "puissances diaboliques" du proche avenir. kafka aime à se définir linguistiquement. politiquement, collectivement, dans les termes d'une littérature dite "mineure".
Mais la littérature mineure est l'élément de toute révolution dans les grandes littératures.
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Carmelo Bene a eu un rôle primordial dans le renouvellement du théâtre italien depuis 1958. Ses pièces ont changé les données du théâtre actuel, dans le jeu de l'acteur comme dans la mise en scène : variation continue de la voix (direct, micro et play-back), nouvel emploi des couleurs et de la lumière, invention d'une unité geste-texte, rôle des indications scéniques intérieures à la pièce, et qui la multiplient. Son oeuvre de cinéma n'est pas moins importante.
La critique littéraire s'est toujours efforcée de voir dans les tragédies historiques de Shakespeare, la lutte pour la couronne d'Angleterre. Qu'il s'agisse de Richard II, d'Henry IV, d'Henry V, d'Henry VI, ou de Richard III, on a toujours insisté sur le fait que toutes ces oeuvres commencent par la lutte pour conquérir le pouvoir ou renforcer un trône et toutes s'achèvent avec la mort du roi. De plus, ces essais critiques ont toujours fait allusion à l'énorme liste des personnages, et notamment dans Richard III, pour exprimer la matière historique qui a servi à Shakespeare.
C'est pourquoi on est un peu surpris, à la lecture du Richard III de Carmelo Bene, de voir que tout le système royal a disparu, que les seuls personnages conservés sont Richard III et les femmes. De plus, la pièce ne s'achève pas dans la mort mais au contraire dans la constitution d'un personnage, celui de Richard III.
Cette amputation de l'oeuvre de Shakespeare est ce qui fait l'originalité de la pièce de Carmelo Bene.
En effet, écrit Gilles Deleuze, " il ne s'agit pas de critiquer Shakespeare, ni d'un théâtre dans le théâtre, ni d'une nouvelle version de la pièce » mais d'un « théâtre-expérimentation qui comporte plus d'amour pour Shakespeare que tous les commentaires ». « En opérant la soustraction des personnages du Pouvoir ou d"État » poursuit Deleuze, Carmelo Bene « va donc donner libre cours à la constitution de l'homme de guerre sur scène, avec ses prothèses, ses difformités, ses excroissances, ses malfaçons, ses variations (...). Il se constituera un peu comme Mr Hyde, avec des couleurs, des bruits, des choses. » La pièce de Carmelo Bene est le point de départ d'une analyse politique du théâtre. Un manifeste de moins étudie en effet le théâtre selon les notions de mineur et de majeur qui avaient été définies dans Kafka, c'est-à-dire selon la notion de pouvoir. Le théâtre de Carmelo Bene aurait selon Gilles Deleuze les caractéristiques du théâtre mineur : soumis à beaucoup de pouvoir, il n'est justement pas une forme de pouvoir : « Ce serait l'autorité d'une variation perpétuelle par opposition au pouvoir ou au despotisme de l'invariant. » Tout comme l'oeuvre de Kafka a fait l'objet d'une lutte pour une littérature mineure, Richard III de Carmelo Bene est l'origine d'une réflexion pour un théâtre mineur.