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Prix
Benito Pérez Galdós
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Le chef-d'oeuvre d'un grand d'Espagne.
Madrid, 1886. Dans la capitale espagnole rendue très turbulente par la Restauration et la décadence des institutions, une histoire d'amour passionnée parvient à transcender les barrières sociales.
Juan de Santa Cruz, fils unique d'une famille de bourgeois aisés, s'est épris d'une fille du peuple, Fortunata. Cela déplaît fortement à la mère du premier, qui arrange aussitôt son mariage avec une cousine nommée Jacinta. Mais l'union est à peine célébrée entre les deux jeunes gens que des difficultés compromettent leur hypothétique bonheur : Jacinta se révèle inapte à la procréation tandis que la relation passée entre Juan et Fortunata a, elle, engendré un enfant caché.
Prévenons le lecteur : rarement un romancier moderne a su, à un tel degré, donner l'illusion même de la vie.
En maître du réalisme, Benito Pérez Galdós, ici au sommet de son art, déploie le portrait de l'humanité perfectible, amoureuse, cruelle et drôle, la montrant dans sa plus fascinante nudité. Lire Fortunata et Jacinta est une expérience marquante, infiniment littéraire en ce qu'elle nous confronte à la faculté créatrice hors norme d'un écrivain, mais c'est aussi une exploration sociale où la chronique des moeurs bourgeoises vaut la peinture de la vie populaire, une étude des caractères de premier ordre avec ses personnages pitoyables et ceux d'une trempe et d'une encolure supérieures ; Fortunata et Jacinta c'est enfin une saga romantique qui confère à ses protagonistes et à leurs dilemmes moraux une universalité inattendue et idéale. -
Les romans de l'interdit : Tormento & Madame Bringas
Benito Pérez Galdós
- Points
- Signatures
- 11 Octobre 2024
- 9782757899540
« Ne me déshonore pas, ne me perds pas, ne révèle rien de ce secret qui est ma mort. [...] Que le passé reste enfoui, comme s'il datait d'il y a mille ans, qu'aucun être humain ne le sache... »
Madrid, 1868. Amparo - dite Tormento - est pauvre, très belle, dévouée à en mourir, mais manque cruellement de caractère. Ainsi passe-t-elle ses journées à servir la famille Bringas et ses nuits à empêcher sa soeur de dépenser leurs maigres économies. Agustín Caballero, richissime célibataire, s'éprend de la jolie domestique. Tormento n'y est pas insensible, mais elle doit cacher un grave secret qui, déjà, commence à s'ébruiter...
Le second roman révèle le personnage ridicule et attachant de madame Bringas, doté d'une finesse psychologique inattendue. Un diptyque sur les défauts et manigances humaines dans une langue riche, soulignée par un humour à nul autre pareil.
Maître incontesté de la littérature espagnole du XIXe siècle, Benito Pérez Galdós (1843-1920) est notamment l'auteur d'une oeuvre monumentale publiée entre 1875 et 1912 sous le titre Épisodes nationaux, une histoire romancée de l'Espagne de son époque. Il est élu à la Real Academia Española en 1897.
Traduit de l'espagnol par Sadi Lakhdari et Pierre Guénoun -
Publié en janvier 1892, Tristana correspond à l'apogée d'une carrière jalonnée de succès : d'épopées nationales en vastes fresques sociales, Pérez Galdos est devenu le plus grand écrivain espagnol de son temps. Mais Tristana ne ressemble pas aux autres romans de l'auteur : c'est un texte bref, dense, au réalisme estompé. L'action en est simple et la narration, souvent elliptique, se concentre sur trois personnages : l'orpheline Tristana, don Lope, son tuteur tyrannique, et Horacio Dias, son amant. Reste l'exploration psychologique, à laquelle Galdos se livre avec délice, mêlant l'humour, la mélancolie et une cruauté voisine de la perversité. En 1970, Luis Bunuel tirait de ce roman énigmatique un film admirable.
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Visiter Tolède, c'est voyager à travers toute l'histoire de l'Espagne : de l'Espagne wisigothique, aux quatre siècles de domination arabe, de l'ancien royaume de Castille, avec ses trois religions en coexistence, à la vaste monarchie fondée par les Rois Catholiques ; c'est aussi parcourir le grand siècle espagnol, le XVIe siècle, qui nous projette encore dans le présent.
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Trafalgar: aux oreilles des Français, le nom sonne amèrement. C'est aussi le cas pour les Espagnols. Du moins si l'on parle de la bataille de 1805. Car Trafalgar c'est également le premier des Épisodes nationaux (Episodios nacionales), la plus vaste construction romanesque des lettres espagnoles, jamais traduite en français jusqu'à présent.
Gabriel de Araceli vit sous la protection d'un vieil officier de la marine. La raison aurait voulu que son grand âge le préserve de la guerre. C'est l'avis de sa femme qui fulmine contre lui, contre le vieux Marcial à la jambe de bois, et contre Gabriel qui, dans sa jeune innocence, trépigne à l'idée d'assister à sa première bataille navale. Alors, c'est en catimini qu'ils désertent tous le foyer pour se lancer dans la mêlée. La suite on la connaît: face à l'amiral Nelson, la défaite franco-espagnole sera totale. les deux-tiers des navires seront détruits; le camouflet est sévère. Publié pour la première fois en 1873, le roman raconte mieux que n'importe quel livre d'histoire cette bataille historique et tragique. Dans un réalisme teinté d'humour, l'auteur nous immerge dans le feu de l'action et des canons, mettant en scène un patriotisme aussi exalté que meurtrier. -
Un géant de la littérature espagnol franchit enfin les Pyrénées Serait-il le plus grand auteur espagnol du XIXe siècle ? Là-bas, de l'autre côté des Pyrénées, on le présente comme l'égal de Balzac et de Dickens, il est un maître du roman de moeurs, un génie de la critique sociale - sachant que sa puissante ironie le relie à Cervantès. Mais si l'Espagne est la patrie des âmes originales, elle est aussi, hélas, un continent littéraire méprisé et Benito Pérez Galdós un géant méconnu.
Avec ce cycle des Romans de l'interdit, vous êtes sur le point de découvrir l'humanité et son théâtre comme jamais vous ne les avez lus.
1868 à Madrid.
Tormento s'ouvre sur l'emménagement de la famille Bringas dans les étages supérieurs du Palais-Royal, véritable ville-dédale dont les logements sont réservés aux fonctionnaires de la Couronne.
Amparo - dite Tormento - est pauvre, extrêmement belle. Dévouée à en mourir, elle manque cruellement de caractère. Ainsi passe-t-elle ses journées à servir la famille Bringas et ses nuits à empêcher sa soeur de dépenser les trois sous qu'elle a difficilement gagnés. Agustin Caballero, un homme richissime, célibataire déconcertant, s'éprend de la jolie domestique. Tormento n'y est pas insensible, cependant elle doit cacher un grave secret qui, déjà, commence à s'ébruiter.
Dans le second roman du recueil, Galdós révèle le personnage de madame Bringas, déjà présent dans Tormento, ridicule et attachant ; on la retrouve ici dotée d'une finesse psychologique inattendue. Et si la famille Bringas fonctionne comme un astre autour duquel gravite une kyrielle de personnages, c'est bien l'amour et le désir qui sont au centre de toutes les intrigues.
Benito Pérez Galdós décrit dans ce diptyque les défauts et manigances humaines dans une langue riche et vive, soulignée par un humour à nul autre pareil. Excellant dans la construction de ses récits, il trame des intrigues qui se développent dans une succession de courts chapitres alliant l'art de la tension dramatique à celui de la parodie.
Par nature, on le sait, le genre humain se refuse à la simple observation ; et cependant, Galdós, lui, accomplit l'exploit de nous voir...
De l'intérieur. -
« La voiture poursuivait sa route encore et encore et, à cause de la chaleur qu'il faisait à l'intérieur, ou du mouvement lent et monotone du véhicule, phénomènes plongeant le passager dans une sorte de torpeur qui se transforme ensuite en sommeil, le fait est que mes paupières devinrent lourdes, je me penchai du côté gauche et, appuyant mon coude sur la pile de livres, je fermai les yeux. Dans cette position, je continuai à voir la rangée de visages d'hommes et de femmes qui me faisaient face : certains étaient barbus, d'autres étaient rasés, certains riaient, d'autres étaient sérieux et tendus. Il me sembla après coup qu'obéissant à la contraction d'un muscle commun, toutes ces figures clignaient de l'oeil et grimaçaient, ouvrant et fermant les yeux et la bouche, me révélant toutes, chacune à leur tour, un alignement de dents allant des plus blanches aux plus jaunes, certaines étant acérées, d'autres cassées et usées... » Maître incontesté de la littérature espagnole du XIXè siècle, Benito Pérez Galdós (1843-1920) est surtout connu pour son roman Tristana paru en 1892, et porté à l'écran en 1970 par Luis Bunuel, avec Catherine Deneuve dans le rôle-titre. Il est aussi l'auteur d'une oeuvre monumentale publiée entre 1875 et 1912 sous le titre Épisodes nationaux : une histoire romancée de l'Espagne de son époque.
Mais Galdos est surtout un grand nom du fantastique ibérique où le surnaturel se mêle à l'absurde et au grotesque, comme en témoignent les sept nouvelles qui constituent ce recueil et qui sont inédites en France. -
Progressez en espagnol grâce à... : Trafalgar
Benito Pérez Galdós
- Jean-Pierre Vasseur
- Progressez En Espagnol Grace A...
- 1 Novembre 2016
- 9782368300596
Découvrez en version bilingue espagnol-français l'un des textes les plus célèbres de Benito Pérez Galdós (1843-1920), étonnamment méconnu en France, mais souvent considéré comme le plus grand romancier espagnol depuis Cervantes.
« Trafalgar » (qui doit son nom à un cap situé à proximité du détroit de Gibraltar) est plus que le simple récit d'une bataille au nom emblématique qui a profondément marqué l'histoire française, britannique et espagnole. Ce roman historique est le premier volume d'une série de 46 « Épisodes Nationaux » (Episodios nacionales) dans lesquels l'auteur dépeint par le biais de destins individuels réels ou fictifs toute l'histoire de l'Espagne du dix-neuvième siècle.
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Dans cette nouvelle, Benito Pérez Galdós s'amuse. Le temps d'un voyage aller-retour dans un tram madrilène, il nous montre combien ce que nous lisons affecte notre état d'esprit, combien il nous est facile de tomber dans le piège de la fiction. Se jouant de la littérature populaire, le grand romancier espagnol du XIXe siècle mêle comédie et roman policier, sans toutefois oublier la poésie et la réflexion sur la condition humaine.
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A un periodista de los de nuevo cuno, de estos que designamos con el exótico nombre de reporter, de estos que corren tras la información, como el galgo a los alcances de la liebre, y persiguen el incendio, la bronca, el suicidio, el crimen cómico o tragico, el hundimiento de un edificio y cuantos sucesos afectan al Orden público y a la Justicia en tiempos comunes, o a la Higiene en dias de epidemia, debo el descubrimiento de la casa de huéspedes de la tia Chanfaina (en la fe de bautismo Estefania), situada en una calle cuya mezquindad y pobreza contrastan del modo mas irónico con su altisono y coruscante nombre: calle de las Amazonas. Los que no estén hechos a la eterna guasa de Madrid, la ciudad (o villa) del sarcasmo y las mentiras maleantes, no pararan mientes en la tremenda fatuidad que supone rótulo tan sonoro en calle tan inmunda, ni se detendran a investigar qué amazonas fueron esas que la bautizaron, ni de dónde vinieron, ni qué demonios se les habia perdido en los Madronales del Oso. He aqui un vacio que mi erudición se apresura a llenar, manifestando con orgullo de sagaz cronista, que en aquellos lugares hubo en tiempos de Mari-Castana un corral de la Villa, y que de él salieron a caballo, aderezadas al estilo de las heroinas mitológicas, unas comparsas de mujeronas, que concurrieron a los festejos con que celebró Madrid la entrada de la reina dona Isabel de Valois.
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Gabriel, se souvient de mars 1808. Lorsqu'il avait dixsept ans et qu'il était ouvrier typographe. Son esprit s'évadait alors vers Inès, restée à Aranjuez avec son oncle le père don Célestino Santos del Malvar. La jeune fille sera recueillie par Don Mauro Requejo, un riche commerçant en tissus. Il s'agit en fait d'un piège pour la transformer en domestique à peu de fais.
Gabriel est prêt à tout pour la rejoindre et quitte son emploi. Cependant, il a un rival amoureux en la personne de Juan de Dios, qui éprouve une véritable passion pour Inès.
De graves événements politiques se mêlent à leur histoire : Ferdinand VII prend le trône d'Espagne suite à un coup d'Etat. De plus, Napoléon, qui veut instaurer de force les idées révolutionnaires de liberté et d'égalité, occupe une partie du pays, poussant la population de Madrid à se soulever contre les troupes françaises.
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Cuando el tren mixto descendente, núm. 65 (no es preciso nombrar la linea), se detuvo en la pequena estación situada entre los kilómetros 171 y 172, casi todos los viajeros de segunda y tercera clase se quedaron durmiendo o bostezando dentro de los coches, porque el frio penetrante de la madrugada no convidaba a pasear por el desamparado andén. El único viajero de primera que en el tren venia bajó apresuradamente, y dirigiéndose a los empleados, preguntoles si aquel era el apeadero de Villahorrenda. (Este nombre, como otros muchos que después se veran, es propiedad del autor.) -En Villahorrenda estamos -repuso el conductor, cuya voz se confundia con el cacarear de las gallinas que en aquel momento eran subidas al furgón-. Se me habia olvidado llamarle a Vd., senor de Rey. Creo que ahi le esperan a Vd. con las caballerias. -¡Pero hace aqui un frio de tres mil demonios! -dijo el viajero envolviéndose en su manta-. ¿No hay en el apeadero algún sitio dónde descansar y reponerse antes de emprender un viaje a caballo por este pais de hielo? No habia concluido de hablar, cuando el conductor, llamado por las apremiantes obligaciones de su oficio, marchose, dejando a nuestro desconocido caballero con la palabra en la boca. Vio este que se acercaba otro empleado con un farol pendiente de la derecha mano, el cual moviase al compas de la marcha, proyectando geométrica serie de ondulaciones luminosas. La luz caia sobre el piso del andén, formando un zig-zag semejante al que describe la lluvia de una regadera.
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Durante los seis inolvidables anos que mediaron entre 1814 y 1820, la villa de Madrid presenció muchos festejos oficiales con motivo de ciertos sucesos declarados faustos en la Gaceta de entonces. Se alzaban arcos de triunfo, se tendian colgaduras de damasco, salian a la calle las comunidades y cofradias con sus pendones al frente, y en todas las esquinas se ponian escudos y tarjetones, donde el poeta Arriaza estampaba sus pobres versos de circunstancias. En aquellas fiestas, el pueblo no se manifestaba sino como un convidado mas, anadido a la lista de alcaldes, funcionarios, gentileshombres, frailes y generales; no era otra cosa que un espectador, cuyas pasivas funciones estaban previstas y senaladas en los articulos del programa, y desempenaba como tal el papel que la etiqueta le prescribia.
Las cosas pasaron de distinta manera en el periodo del 20 al 23, en que ocurrieron los sucesos que aqui referimos. Entonces la ceremonia no existia, el pueblo se manifestaba diariamente sin previa designación de puestos impresa en la Gaceta; y sin necesidad de arcos, ni oriflamas, ni banderas, ni escudos, ponia en movimiento a la villa entera; hacia de sus calles un gran teatro de inmenso regocijo ó ruidosa locura; turbaba con un solo grito la calma de aquel que se llamó el Deseado por una burla de la historia, y solia agruparse con sordo rumor junto a las puertas de Palacio, de la casa de Villa ó de la iglesia de Dona Maria de Aragón, donde las Cortes estaban. -
Con paso decidido acomete el héroe la empinada cuesta del Observatorio. Es, para decirlo pronto, un héroe chiquito, paliducho, mal dotado de carnes y peor de vestido con que cubrirlas; tan insignificante, que ningún transeúntes, de estos que llamamos personas, puede creer, al verle, que es de heroico linaje y de casta de inmortales, aunque no esta destinado a arrojar un nombre mas en el enorme y ya sofocante inventario de las celebridades humanas. Porque hay ciertamente héroes mas o menos talludos que, mirados con los ojos que sirven para ver las cosas usuales, se confunden con la primera mosca que pasa o con el silencioso, común o incoloro insectillo que no molesta a nadie, ni siquiera merece que el buscador de alimanas lo coja para engalanar su colección entomológica... Es un héroe mas oscuro que las historias de sucesos que aún no se han derivado de la fermentación de los humanos propósitos; mas inédito que las sabidurias de una Academia, cuyos cuarenta senores andan a gatas todavia, con el dedo en la boca, y cuyos sillones no han sido arrancados aún al tronco duro de las caobas americanas.
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Sala lujosa en el palacio de los senores de Garcia Yuste. A la derecha, paso al jardin. Al fondo, comunicación con otras salas del edificio. A la derecha primer término, puerta de la habitación de Electra. (Izquierda y derecha se entiende del espectador.) ESCENA PRIMERA El Marqués; José, por el foro. José. Estan en el jardin. Pasaré recado. Marqués. Aguarda. Quiero dar un vistazo a esta sala. No he visitado a los senores de Garcia Yuste desde que habitan su nuevo palacio... ¡Qué lujo!... Hacen bien. Dios les da para todo, y esto no es nada en comparación de lo que consagran a obras benéficas. ¡Siempre tan generosos...! José. ¡Oh, si, senor! Marqués. Y siempre tan retraidos... aunque hay en la familia, según creo, una novedad muy interesante... José. ¿Novedad? ¡Ah! si...¿lo dice por...? Marqués. Oye, José: ¿haras lo que yo te diga? José. Ya sabe el senor Marqués que nunca olvido los catorce anos que le servi... Mande Vuecencia. Marqués. Pues bien: hoy vengo exclusivamente por conocer a esa senorita que tus amos han traido poco ha de un colegio de Francia. José. La senorita Electra. Marqués. ¿Podras decirme si sus tios estan contentos de ella, si la nina se muestra carinosa, agradecida? José. ¡Oh! si... Los senores la quieren... Sólo que... Marqués. ¿Qué? José. Que la nina es algo traviesa. Marqués. La edad... José. Juguetona, muy juguetona, senor.
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Esquina de las Descalzas. Dos embozados, que entran en escena por opuesto lado, tropiezan uno con otro. Es de noche.
Embozado primero.¡Bruto!
Embozado segundo.El bruto sera él.
¿No ve usted el camino?
¿Y usted no tiene ojos?... Por poco me tira al suelo.
Yo voy por mi camino.
Y yo por el mio.
Vaya enhoramala. (Siguiendo hacia la derecha.) ¡Qué tio!
Si te cojo, chiquillo... (Deteniéndose amenazador.) te ensenaré a hablar con las personas mayores. (Observa atento al embozado segundo.) Pero yo conozco esa cara. ¡Con cien mil de a caballo!... ¿No eres tú...?
Pues a usted le conozco yo. Esa cara, si no es la del Demonio, es la de D. José Ido del Sagrario.
¡Felipe de mis entretelas! (Dejando caer el embozo y abriendo los brazos.) ¿Quién te habia de conocer tan entapujado? Eres el mismisimo Aristóteles. ¡Dame otro abrazo... otro! -
Dos caras, como algunas personas, tiene la parroquia de San Sebastian... mejor sera decir la iglesia... dos caras que seguramente son mas graciosas que bonitas: con la una mira a los barrios bajos, enfilandolos por la calle de Canizares; con la otra al senorio mercantil de la Plaza del Ángel. Habréis notado en ambos rostros una fealdad risuena, del mas puro Madrid, en quien el caracter arquitectónico y el moral se aúnan maravillosamente. En la cara del Sur campea, sobre una puerta chabacana, la imagen barroca del santo martir, retorcida, en actitud mas bien danzante que religiosa; en la del Norte, desnuda de ornatos, pobre y vulgar, se alza la torre, de la cual podria creerse que se pone en jarras, soltandole cuatro frescas a la Plaza del Ángel. Por una y otra banda, las caras o fachadas tienen anchuras, quiere decirse, patios cercados de verjas mohosas, y en ellos tiestos con lindos arbustos, y un mercadillo de flores que recrea la vista. En ninguna parte como aqui advertiréis el encanto, la simpatia, el angel, dicho sea en andaluz, que despiden de si, como tenue fragancia, las cosas vulgares, o algunas de las infinitas cosas vulgares que hay en el mundo. Feo y pedestre como un pliego de aleluyas o como los romances de ciego, el edificio bifronte, con su torre barbiana, el cupulin de la capilla de la Novena, los irregulares techos y cortados muros, con su afeite barato de ocre, sus patios floridos, sus hierros mohosos en la calle y en el alto campanario, ofrece un conjunto gracioso, picante, majo, por decirlo de una vez. Es un rinconcito de Madrid que debemos conservar carinosamente, como anticuarios coleccionistas, porque la caricatura monumental también es un arte. Admiremos en este San Sebastian, heredado de los tiempos viejos, la estampa ridicula y tosca, y guardémoslo como un lindo mamarracho.
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El padre Jerónimo de Matamala, uno de los frailes mas discretos del convento de franciscanos de Ocana, hombre de genio festivo y arregladas costumbres, dejó la esculpida y lustrosa silla del coro en el momento en que se acababa el rezo de la tarde, y muy de prisa se dirigió a la porteria, donde le aguardaba una persona, que habia mostrado grandes deseos de verlo y hablarle. Poco antes un lego, que desempenaba en aquella casa oficios nada espirituales, habia trabado una viva contienda con el visitante. Empenabase éste en ver al padre Matamala, contrariando las prescripciones litúrgicas que a aquella hora exigian su presencia en el coro; se esforzaba el lego en probar que tal pretensión era contraria a la letra y espiritu de los sagrados canones, y oponia la inquebrantable fórmula del terrible non possumos a las súplicas del forastero, el cual, fatigado y con muestras de gran desaliento, se apoyaba en el marco de la puerta. Hablaba con descompuestos ademanes y alterada voz; contestabale el otro con rudeza, orgulloso de ejercer autoridad aunque no pasara de la entrada; y el dialogo iba ya a tomar proporciones de altercado, tal vez la cuestión estaba próxima a descender de las altas regiones de la discusión para expresarse en hechos, cuando apareció fray Jerónimo de Matamala, y abriendo los brazos en presencia del desconocido, exclamó con muestras de alborozo:
-¡Martin, querido Martin, tú por aqui! ¿Cuando has llegado?... ¿De dónde vienes? -
A las cuatro de la tarde, la chiquilleria de la escuela pública de la plazuela del Limón salió atropelladamente de clase, con algazara de mil demonios. Ningún himno a la libertad, entre los muchos que se han compuesto en las diferentes naciones, es tan hermoso como el que entonan los oprimidos de la ensenanza elemental al soltar el grillete de la disciplina escolar y echarse a la calle piando y saltando. La furia insana con que se lanzan a los mas arriesgados ejercicios de volatineria, los estropicios que suelen causar a algún pacifico transeúnte, el delirio de la autonomia individual que a veces acaba en porrazos, lagrimas y cardenales, parecen bosquejo de los triunfos revolucionarios que en edad menos dichosa han de celebrar los hombres... Salieron, como digo, en tropel; el último queria ser el primero, y los pequenos chillaban mas que los grandes. Entre ellos habia uno de menguada estatura, que se apartó de la bandada para emprender solo y calladito el camino de su casa. Y apenas notado por sus companeros aquel apartamiento que mas bien parecia huida, fueron tras él y le acosaron con burlas y cuchufletas, no del mejor gusto. Uno le cogia del brazo, otro le refregaba la cara con sus manos inocentes, que eran un dechado completo de cuantas porquerias hay en el mundo; pero él logró desasirse y... pies, para qué os quiero. Entonces dos o tres de los mas desvergonzados le tiraron piedras, gritando Miau; y toda la partida repitió con infernal zipizape: Miau, Miau.
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La representa tres habitaciones de la casa de Orozco; gran salón en el centro y dos salas laterales, las tres piezas comunicadas entre si y decoradas con elegancia y riqueza. Por la puerta del fondo del salón en entran los personajes que vienen del exterior. La sala de la derecha, en la cual se ven las mesas de tresillo, comunica por el fondo con el comedor y billar de la casa; la de la izquierda con gabinetes y dormitorios. Es de noche. El salón y sala de la derecha estan profusamente alumbrados. En la sala de la izquierda, decorada a estilo japonés, sólo hay dos lamparas, ambas con grandes pantallas.
ESCENA PRIMERA Sucesivamente, conforme lo indica el dialogo, entran por la puerta del fondo del salón central VILLALONGA, EL MARQUÉS DE CÍCERO, AGUADO, CISNEROS, EL CONDE DE MONTE CÁRMENES. -
Tradiciones fielmente conservadas y ciertos documentos comerciales, que podrian llamarse el Archivo Histórico de la familia de Cordero, convienen en que Dona Robustiana de los Toros de Guisando, esposa del héroe de Boteros, falleció el 11 de Diciembre de 1826. ¿Fue peritonitis, pulmonia matritense o tabardillo pintado lo que arrancó del seno de su amante familia y de las delicias de este valle de lagrimas a tan digna y ejemplar senora? Este es un terreno oscuro en el cual no ha podido penetrar nuestra investigación ni aun acompanada de todas las luces de la critica.
Esa picara Historia, que en tratandose de los reyes y principes, no hay cosa trivial ni hecho insignificante que no saque a relucir, no ha tenido una palabra sola para la estupenda hazana de Boteros, ni tampoco para la ocasión lastimosa en que el héroe se quedó viudo con cinco hijos, de los cuales los dos mas pequenuelos vinieron al mundo después que el giro de los acontecimientos nos obligó a perder de vista a la familia Cordero. -
Acuérdate, lectorcillo, de cuando tú y yo y otras personas de cuenta viviamos en casa de Dona Virginia, y considera cómo el rodar de los tiempos, dando la vuelta de veinte anos, ha cambiado cosas y personas. La casa ya no existe; Dona Virginia y su marido, o lo que fuera, Dios sabe dónde andan. Ni les he vuelto a ver ni tengo ganas de encontrarmeles por ahi. Aquellos guapos chicos, aquellos otros senores de diversa condición, que alli vimos entrar, permanecer y salir, en un periodo de dos anos, ¿qué se hicieron? ¿Qué fue de tanto bullicioso estudiante, qué de tan variada gente?
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»Mientras recobro la mia, alla van paces y mas paces y un propósito firme de no volver a ser irascible, ni suspicaz, ni cavilosa, ni inquisidora, como tú dices. Tus explicaciones me satisfacen completamente: no sé por qué veo en ellas una lealtad y una honradez que se imponen a mi razón, y no dan lugar a mas dudas, y me llenan el alma, ¿cómo decirlo? de un convencimiento que se parece al carino, que es su hermano y esta junto con él, abrazados los dos, en el fondo, en el fondo... no sé acabar la frase; pero ¿qué importa? Adelante. Decia que creo en tus explicaciones. Una negativa habria aumentado mis sospechas; tu confesión las disipa. Declaras que en efecto amaste... no, no es ésta la palabra... que tuviste relaciones superficiales, de colegio, de chiquillos, con la de Fúcar; que la conoces desde la ninez, que jugabais juntos... Yo recuerdo que me contabas algo de esto en Madrid, cuando por primera vez nos conocimos. ¿No era esa la que te acompanaba a recoger azahares caidos debajo de los naranjos, la que tenia miedo de oir el chasquido de los gusanos de seda cuando estan comiendo, la que tú coronabas con florecillas de dondiego de noche? Si: me has referido muchas monadas de esa tu companera de la infancia. Ella y tú os pintabais las mejillas con moras silvestres y os poniais mitras de papel. Tú gozabas cogiendo nidos, y ella no tenia mayor placer que descalzarse y meter los pies en las acequias, andando por entre los juncos y plantas acuaticas. Un dia, casi a la misma hora, tú te caiste de un arbol, y ella fué mordida por un reptil. Era la de Fúcar, ¿no es verdad? Mira qué bien me acuerdo. ¡Si seria yo capaz de escribir tu historia!