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Arthur Schnitzler
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"Une jeune fille de la bourgeoisie viennoise, en villégiature avec sa tante dans un palace italien, apprend que son père, ruiné à la suite de malversations financières, ne pourra être sauvé du déshonneur et de la prison que si elle parvient à soutirer à un ancien ami de la famille, le marchand d'art Dorsday, une somme importante. Celui-ci lui promet l'argent à la condition qu'il puisse la contempler nue. Le vieux Dorsday répugne à Else - elle veut bien être une garce, mais pas une grue - et sa proposition déclenche chez elle un délire qui trouvera son épilogue grandiose dans la scène où elle se déshabille dans les salons de l'hôtel avant de se donner la mort en absorbant des somnifères. "
Roland Jaccard.
Mademoiselle Else ou le soliloque tragique d'une femme piégée par les oscillations de l'âme. A travers les mots et les errances désespérées de son personnage, Schnitzler brosse le tableau exemplaire des fascinants déchirements de la morale viennoise au tournant de la modernité, valse - hésitation entre désir et devoir, entre fantasmes de prostitution et rêves de continence. Publié en 1924, ce texte demeure l'un des plus beaux exercices de style de la littérature contemporaine.Précédé de Arthur Schnitzler, l'inoubliable, par Roland Jaccard.
Traduction par Henri Christophe. -
« Je ne sais chanter d'autre chant que celui trop familier de l'amour, du jeu et de la mort », écrivait Arthur Schnitzler. Exemplaire de cette triple obsession, La Nouvelle rêvée, chef-d'oeuvre d'érotisme et de fantastique achevé en 1925 après une genèse de dix-sept ans, fascina Stanley Kubrick qui s'en inspira pour son dernier film Eyes wide shut. A Vienne durant le carnaval, Fridolin, qui est médecin, est appelé au chevet d'un mourant. Après la mort de son patient, il se trouve entraîné dans une soirée masquée. Mots de passe, femmes voilées, musique suave... tout concourt au mystère et au sentiment d'irréalité. De son côté, dans la même nuit, Albertine, son épouse, va vivre en rêve des aventures analogues empreintes d'une trouble sensualité. Entre les songes pervers de la femme et les transgressions « vraies » de l'homme, la réalité clignote et se trouble.
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Quand un ancien camarade coupable de malversations vient demander du secours au lieutenant Wilhelm Kasda, ce dernier, n'ayant guère de ressources, propose d'aller jouer aux cartes le peu d'argent qu'il possède. L'entreprise prend un tour inattendu, et le fait basculer dans un cauchemar dont il va devoir sortir au plus vite...
Arthur Schnitzler (1862-1931) naquit dans une famille de la bourgeoisie viennoise. Ses pièces de théâtre le rendirent célèbre (La Ronde) mais il composa également des récits et nouvelles (Mourir, Mademoiselle Else, La Nouvelle rêvée) qui amenèrent Freud et Zweig à le considérer comme l'un des grands écrivains de son temps.
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Double rêve
Arthur Schnitzler
- Rivages
- Rivages Poche ; Petite Bibliothèque
- 14 Juin 2023
- 9782743660024
Nous sommes dans la Vienne du début du siècle dernier. Albertine et Fridolin forment un couple uni. Cet équilibre qui paraît solide, cette harmonie qui paraît durable vont basculer un soir de carnaval, où des inconnus derrière des masques révèlent de façon furtive à ce couple un instant séparé par la foule qu'il existe une autre vie, plus risquée mais aussi plus scintillante que celle qu'ils mènent depuis des années. Écrite en 1925, cette nouvelle a inspiré Kubrick pour son dernier film : « Eyes Wide Shut ».
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Arthur Schnitzler Une jeunesse viennoise Schnitzler n'observe jamais avec l'attendrissement de l'âge mûr ou la certitude ironique de l'écrivain arrivé ses premiers pas dans la vie et le monde. Il ne traque pas non plus les indices qui pourraient expliquer sa vocation et sa réussite théâtrale et romanesque...
Schnitzler reste ici, à l'égard de lui-même, étrangement détaché, soucieux d'exactitude, sans se payer de mots ni d'illusions. Son enfance viennoise ressemble à celle de l'homme sans qualités observé par un écrivain au regard souverain et à l'humilité authentique, qui ne se départit jamais de sa lucide probité et de son admirable économie d'écriture.
Frédéric Vitoux.
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La vie du vieux fonctionnaire Edouard Saxberger bascule le jour où un inconnu frappe à sa porte. Un jeune poète vient lui dire son admiration et celle de ses camarades pour l'unique oeuvre lyrique qu'il a publiée jadis... Ramené au souvenir de ses lointaines ambitions, grisé par ce groupe qui l'adule et l'invite à rejoindre son cercle, Saxberger oscille entre le rêve de débuter une nouvelle carrière littéraire et la tentation de retrouver la « sourde et molle quiétude » de son existence bourgeoise.
Dans ce texte inédit récemment découvert, Schnitzler fait le portrait d'un vieil homme tourmenté par l'impossible désir de rajeunir, en même temps qu'il brosse le tableau drôle et impitoyable d'un microcosme artistique plus actuel qu'il n'y paraît, où règnent la prétention, la vacuité, la mesquinerie et l'obsession de la publicité.
Absolument délicieux. Un condensé de son oeuvre en quelque sorte. Eric Dussert, Le Matricule des anges.
Une pépite. Pierre Deshusses, Le Monde des livres. -
Le tramway s'ébranla. Casimir, immobile d'abord, agita la main en signe d'adieu. Thérèse ne répondit pas. Elle ne souriait plus. Grave, lointaine, elle suivait du regard la silhouette de cet homme qui s'éloignait lentement. La neige tombait doucement à gros flocons. Les rues paraissaient désertes. Celui qui, pendant vingt ans, avait été Casimir Tobisch, disparaissait à ses yeux, comme il disparaissait de sa vie ; le père de son enfant n'était plus pour elle qu'un homme entre cent mille, qu'un inconnu dont elle ignorait le nom.
Arthur Schnitzler Au soir de sa vie - il a soixante-six ans et seulement trois années à vivre encore -, Arthur Schnitzler publie Thérèse. Ce sera son dernier roman. Le plus noir, le plus désespéré, et aussi le plus désespérant. Son art littéraire est à son apogée. A travers le récit minutieux de la descente aux enfers d'une jeune femme que, logiquement, le destin aurait dû préserver, il se livre à une extraordinaire investigation des profondeurs de l'âme humaine. La vie devient comme une roue maléÞque dont rien ne peut entraver l'enchaînement des tours. Thérèse ou l'irréversible vertige du malheur.
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Une série de configurations psychologiques à caractère intime : au premier plan, les problèmes du couple divorcé (Arthur Schnitzler et Olga se sont séparés en juin 1921), la relation aux enfants nés du mariage et les amitiés féminines de l'auteur sexagénaire.
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Relations et solitudes ; aphorismes
Arthur Schnitzler
- Rivages
- Rivages Poche ; Petite Bibliothèque
- 22 Février 2017
- 9782743638740
« Les aphorismes sont un genre à redécouvrir. Ceux de Schnitzler séduisent par leur sincérité qui exclut le dogmatisme, comme si sa formidable capacité de percer à jour le mettait à l'abri des principes. Schnitzler est un esprit qui cherche, un esprit qui doute et s'il doit choisir entre le mordant et ce qui lui apparaît comme la vérité, il choisira toujours cette dernière, ce qui donne à ses textes un caractère de profonde authenticité. » (Pierre Deshusses)
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Veuve depuis cinq ans, Béate Heinold ne vit plus que pour son fils Hugo, dont elle a toujours voulu être non seulement la mère, mais aussi l?amie, la confidente. Or Hugo, qui traverse sa première crise sentimentale ? il a dix-sept ans ? est brusquement devenu un étranger, silencieux et fermé. Intimidée et perplexe devant cet être nouveau pour elle, Béate trouvera-t-elle apaisement et réconfort dans la brève aventure qui par ailleurs s?offre à elle ?
Il n?y a pas d?amour heureux chez Schnitzler. Pour l?étude des complications du coeur, il avait en quelque sorte « inventé » la psychologie des profondeurs avant Freud ? et l?on sait la considération qu?avait pour lui le père de la psychanalyse. Ce sont les sentiments trop péniblement refoulés, les désirs obscurs, les passions jamais pures ? même quand il s?agit de l?amour de Frau Béate pour son fils ? qu?il explore à petits coups de scalpel. Et la raison, le sexe, l?amour, seule la mort peut les faire se rejoindre? -
Lettres aux amis 1886-1901
Arthur Schnitzler
- Rivages
- Rivages Poche ; Petite Bibliotheque
- 17 Mai 1991
- 9782869304611
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Correspondance
Stefan Zweig, Arthur Schnitzler
- Rivages
- Bibliotheque Etrangere Rivages
- 8 Mars 1999
- 9782869308206
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pourfendeur des hypocrisies d'une société viennoise déclinante, ami et admirateur de freud, arthur schnitzler fut un des plus grands auteurs autrichiens de son temps.
souvent adapté au cinéma, l'auteur de la célèbre ronde ressuscite au fil de ses nouvelles l'autriche d'avant-guerre, à la fois fastueuse et mélancolique, propice à l'éclosion de la passion et de la folie. mais ne nous y trompons pas : l'élégance brillante et la plume ironique de cet explorateur du subconscient cache une férocité et un oeil acéré qui traquent au scalpel les désarrois et les souffrances morales de ses personnages, en intime connaisseur de l'âme humaine.
dans ces réjouissantes nouvelles, le drame couve sous les petites comédies de la vie et de la mort...
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Eyes wide shut ; rien qu'un rêve
Arthur Schnitzler, Stanley Kubrick
- Best
- 31 Août 1999
- 9782266097017
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Correspondance
Arthur Schnitzler, Stephan Zweig
- Rivages
- Rivages Poche ; Petite Bibliothèque
- 10 Mai 2001
- 9782743608187
Un jour de novembre 1907, un jeune homme à la politesse redondante et cérémonieuse écrit à Schnitzler pour lui présenter un recueil de nouvelles de facture impressionniste intitulé «L'Amour d'Erika Ewald» et édité quelques années plus tôt. Il a 26 ans et n'a guère publié que des traductions et des recueils de poèmes. Son nom : Stefan Zweig. Schnitzler, lui, a 45 ans et il est au sommet de son art. Entre les deux hommes s'instaure un rapport de maître à élève, que Zweig n'a de cesse de souligner avec une dévotion appuyée. La correspondance est interrompue par la mort de Schnitzler, le 21 octobre 1931. Zweig reprend alors la rédaction de son journal abandonnée depuis plusieurs années : « la mort des êtres me touche peu quand elle n'a pas de conséquence tragique pour la famille et quand leur oeuvre est achevée - celui-ci était, comme dit Job, "las et rassasié de la vie". Pourtant des souvenirs s'y rattachaient, de la gratitude et puis de la vénération pour un homme qui savait si admirablement garder la mesure - bien plus que moi, mais peut- être aussi parce qu'il ne livrait pas beaucoup de lui- même, qu'il n'osait pas beaucoup se montrer et qu'il se concentrait davantage sur lui- même et en lui- même. Mais quelle noble figure ! Je sais que depuis le début il avait une affection certaine pour moi - il était déjà trop âgé pour une amitié active, mais il m'a donné tout ce qu'alors il pouvait et voulait donner aux plus jeunes que lui.»
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En dix scènes, dont la dernière recouvre la première, dix couples ont une brève liaison, chaque personnage apparaissant deux fois : A avec B, B avec C, et J avec A. Les milieux sociaux, les âges, les aventures diffèrent à chaque fois. L'audace de la peinture physique n'a permis de mettre en scène la pièce qu'en 1920 à Berlin pour la première fois. En France, elle a été rendue célèbre par le film de Max Ophüls (1950).
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Dans cette nouvelle, long monologue intérieur d'un jeune lieutenant de l'armée impériale autrichienne, arthur schnitzler poursuit sa description de la vienne de la fin du xixe siècle, société sur son déclin, oú se côtoient l'aristocratie, la bourgeoisie et le monde des arts et du spectacle.
Si, ce soir-là, on n'avait pas offert au jeune lieutenant gustel un billet pour assister à un concert, il n'aurait pas eu l'occasion, au vestiaire, d'injurier le boulanger habetswallner qui l'injurie à son tour et file avant que l'arroseur arrosé n'ait eu le temps de réagir. étrange hasard qui crée l'offense dont la seule issue est le suicide, car demande-t-on réparation à un boulanger quand on est un jeune officier de l'armée autrichienne, royale et impériale ? se tirer une balle dans la tête ? certes, la décision est prise, mais, comme l'heure du suicide est fixée à l'aube, gustel dispose de toute la nuit pour faire défiler les personnages proches et les moments marquants qui ont rythmé sa vie.
Vie dérisoire ? peut-être. mais combien difficile à quitter !.