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Editions Métailié
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Vers 1875, à Vigàta, pour l'inauguration du nouveau théâtre, un préfet indigne la population locale en imposant la représentation d'un obscur opéra, Le Brasseur de Preston. Son obstination de Milanais, représentant d'un État étranger aux déraisons siciliennes, met en branle un enchaînement de passions publiques et privées qui conduit droit au fiasco général.
À travers les orgies du rire et les injustices sociales, d'explosions érotiques en égorgements, on s'achemine vers une fin à l'image même d'une Sicile où la farce, inlassablement, s'accouple à la tragédie.
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Dans la Sicile des années 40, Nenè s'interroge : que vont faire les hommes dans cette belle maison près du port, où habitent tant de femmes nues ?
La guerre gronde dans le ciel, les bombes américaines dévastent la ville, mais à la Pension Eva, les miracles arrivent tous les jours.
Mêlant le dur récit documentaire et l'allégresse rêveuse du réalisme magique, ce roman d'apprentissage par temps d'apocalypse nous fait découvrir une nouvelle facette du grand romancier Andrea Camilleri.
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La Manuelli, l'une des plus grandes entreprises d'Italie, est à un tournant : ses dirigeants préparent la fermeture de certains établissements en même temps que l'absorption d'une autre société, l'Artenia. A cette occasion, les cruels jeux du pouvoir et de l'argent vont voir s'affronter le vieux Manuelli, père fondateur, tout imprégné de son importance historique, son fils Beppo qu'il méprise, De Blasi, directeur, vrai patron de la société et requin impitoyable, sa secrétaire Anna, amoureuse d'un gigolo, la très troublante et ambitieuse Licia, fille du fondateur de l'entreprise absorbée, un sous-secrétaire d'Etat avide et bigot, des ouvriers en grève et des hommes de main sans scrupules.
Andrea Camilleri aborde ici un nouveau genre, le thriller économique, et réussit une fois de plus à nous surprendre. D'un retournement de situation à l'autre, le vrai vainqueur, c'est le regard impitoyable qu'il pose sur le monde de l'entreprise, grâce à cette ironie si dure pour les puissants et si tendre pour les autres, avec ce sens du dialogue et cette profonde humanité qui l'ont imposé comme l'un des plus grands écrivains italiens contemporains.
Andrea CAMILLERI est né en Sicile en 1925. Scénariste et metteur en scène de théâtre, il est l'auteur de nombreux romans policiers, dont les aventures du commissaire Montalbano (Fleuve noir) et Le Tailleur gris (Métailié), ainsi que de romans historiques : L'Opéra de Vigàta, Le Coup du cavalier, La Disparition de Judas, La Pension Eva (Métailié).
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Arianna, belle femme-enfant, est l'épouse de Giulio, qui est riche, plus âgé qu'elle, très amoureux et impuissant. Pour leur plus grande satisfaction à tous deux, il lui organise, sur une plage gérée par un mafieux, des rencontres avec des play-boys qu'elle choisit. Seule et impérative condition : chaque partenaire ne doit lui servir que deux fois. Mais un jour elle jette son dévolu sur Mario, un tout jeune homme qui s'éprend d'elle et exige de la revoir. La transgression du tabou va gripper la machine irrémédiablement et, tandis que nous découvrons le passé très étrange d'Arianna, la catastrophe approche. Quelque part entre Bret Easton Ellis et Simenon, sur un territoire bien éloigné des truculences siciliennes, Camilleri explore la zone grise des dérèglements mentaux dans la banalité de la vie et nous surprend une fois encore par l'étendue de son talent. Et confirme s'il en était besoin qu'il n'est pas seulement un grand écrivain de romans noirs, mais un grand écrivain tout court
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Noli me tangere ; ne me touche pas
Andrea Camilleri
- Editions Métailié
- Bibliotheque Italienne
- 3 Mai 2018
- 9791022607780
« Je suis fille du vent et du désert. Et cette rose ne mourra jamais ».
Laura, belle et brillante épouse d'un grand écrivain, disparaît alors qu'elle était sur le point de finir son premier roman. Son mari s'inquiète, la presse s'emballe et toute une ribambelle d'amants en profitent pour dire tout le mal qu'ils pensent d'elle.
Mais Laura est-elle cette séductrice cruelle et sans cervelle, cette femme calculatrice et superficielle, ce monstre d'égoïsme que décrivent ses amants ? Ou bien un être tourmenté et absolu, avide de spiritualité, chroniquement affligé de crises de mélancolie, de ghibli, comme elle dit, qui l'obligent à se retrancher du monde et des hommes ?
Le subtil commissaire Maurizi mène une enquête discrète sur les traces d'une femme mystérieuse, fascinée par la fresque de Fra Angelico, Noli me tangere, qui a magistralement orchestré sa propre disparition.
Construit comme un kaléidoscope de dialogues, articles, lettres qui tentent tour à tour d'approcher l'insaisissable Laura, ce court roman est un formidable hommage à une femme libre et à la possibilité qu'a tout un chacun de se réinventer radicalement.
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Le récit commence au premier jour de retraité du personnage de ce roman, dont le nom n'apparaît jamais. Directeur d'une banque, il a épousé en secondes noces une veuve bien plus jeune que lui, Adele, dont on découvre peu à peu la double personnalité. Affamée de reconnaissance sociale et parangon de respectabilité, elle est aussi dotée d'un appétit sexuel sans bornes et sans morale, au point d'imposer à son vieil époux la présence d'un jeune cousin qui sait la satisfaire.
Est-elle totalement insensible ou aime-t-elle en réalité son mari plus que tout ? Tandis que pointe la maladie terminale, le vieil homme creuse l'énigme. Tout en perçant à jour les faux-semblants d'une société bourgeoise qui affecte la bienfaisance et pratique le compromis mafieux tout en acceptant sa déchéance contre quelques moments de bonheur sensuel, il découvre des facettes contradictoires d'Adele, incroyable figure féminine, en attendant le jour où elle revêtira le tailleur gris, signe de mort imminente...
Écrit dans une langue bien plus sobre que celle à laquelle il nous avait habitués, ce roman d'Andrea Camilleri nous fait découvrir un nouvel aspect, totalement inconnu jusque-là, du talent du grand auteur sicilien, dans la lignée des Simenon sans Maigret. Dans cette histoire où le tragique se fait quotidien, les virtuosités langagières se font discrètes comme le désespoir qui pointe. Une grande et splendide réussite d'un écrivain octogénaire qui est aussi, et de très loin, le plus lu en Italie depuis une quinzaine d'années.
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Septembre 1887, Giovanni Bovara, fonctionnaire chargé de collecter un impôt sur les grains moulus, arrive à Vigàta. Né dans cette cité sicilienne, il a déménagé quand il avait trois mois avec sa famille à Gênes où il a grandi et étudié. Il pense donc en génois et peine à comprendre le dialecte sicilien. Ses deux prédécesseurs ont été tués, et très vite, il va se retrouver en butte aux tentatives de corruption et aux intimidations des puissants du lieu, l'intendant des finances, le chef de police, le chef mafieux, le grand propriétaire terrien, qui tous complotent pour s'enrichir sans verser un sou à l'État. Après être tombé dans les rets amoureux d'une veuve ardente, il est victime d'une machination et se voit accusé du meurtre d'un prêtre libidineux. Jeté en prison, il se met soudain à parler en sicilien et, refusant désormais de s'exprimer autrement, il se réapproprie le mode de penser de l'île, ce qui va lui permettre de reconquérir sa liberté, en utilisant une tactique tortueuse bien sicilienne qu'on peut comparer au "coup de cavalier" aux échecs.
Encore une fois, Camilleri se réapproprie un événement réel du passé de son île pour le transposer dans sa Vigàta imaginaire, cité emblématique de toute la Sicile. Encore une fois, l'habile scénariste agence une intrigue subtile, encore une fois l'écrivain humaniste nous offre une galerie de personnages hauts en couleur, encore une fois le passionné de la langue nous éblouit d'un feu d'artifice de vocables grotesques, graveleux, poétiques. Encore une fois, on en redemande.
Rendre en français les étincelles provoquées par le frottement d'univers mentaux et linguistiques si divers est un sacré pari pour le traducteur qui, cette fois, s'est fait aider par une spécialiste du génois. Mais on connaît les éloges que son travail sur les précédents titres lui a déjà valu dans la presse.
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La disparition de Judas
Andrea Camilleri
- Editions Métailié
- Bibliotheque Italienne
- 14 Février 2002
- 9782864244158
A Vigàta, le vendredi saint de l'an 1890, est représenté le mystère de la Passion du Christ, dit Les Funérailles.
Le comptable Pato, fonctionnaire irréprochable et époux exemplaire, incarne avec humilité le personnage de Judas. Comme prévu, au moment de la pendaison du mauvais apôtre, la trappe s'ouvre et Pato disparaît. Où est passé Pato ? Fugue, assassinat, fracture spatio-temporelle ? Houspillés par leurs supérieurs, menacés par les jeux des puissants, le délégué à la sécurité publique et le maréchal des carabiniers vont devoir oublier leurs rivalités pour traquer la vérité.
Et, quand ils l'auront trouvée, le plus dur sera de savoir qu'en faire. Camilleri, avec son inimitable talent, met à la disposition du lecteur un dossier complet et hilarant : catalogue des langues bureaucratiques, savantes ou argotiques, défilés de personnages hauts en couleur, jeux du pouvoir qui parlent du passé de la Sicile pour éclairer son présent. Comme toujours, un régal de lecture !